• Grey's Anatomy et ses petites soeurs

    Très récemment, Robert Bianco, du journal USA Today, a écrit un article intitulé "Depuis Grey’s, le travail de Shonda Rhimes empire".

    Il s’agit d’une sorte de comparaison des séries de Shonda. A noter que la critique de Bianco a été rédigée juste avant l’épisode qui a été diffusé ce jeudi. Par manque de temps, je n’ai pu la traduire qu’aujourd’hui.

    Ce n’est pas un grand secret que Shonda Rhimes s’est battue pour lancer de nouveaux rejetons télévisuels après le succès de Grey’s Anatomy. Off the Map a été un échec rapide et embarrassant. Scandal lutte pour s’implanter et Private Practice vivote grâce à un créneau horaire protégé et le désir d’ABC de rendre la productrice heureuse.

    Tous les créateurs ont des échecs. Ce qui est inhabituel chez Rhimes, c’est la façon dont la monotonie des séries postérieures rejaillit sur la bien meilleure série originale. Comme des enfants qui ont hérité des plus mauvais traits de leurs parents, les plus récentes séries sont mauvaises dans le sens où elles exagèrent les défauts de Grey’s sans mettre l’accent sur ses vertus compensatrices.

    Les gens se plaignent souvent que Grey’s a trop tendance à mettre en évidence l’immaturité de ses personnages et à intensifier le drame au-delà de ce qui est crédible. Mais dans Grey’s, les personnages principaux ont l’excuse de la jeunesse et de l’inexpérience. Les personnages de Private sont plus vieux et plus établis mais ils agissent de telle façon qu’ils embarrasseraient des élèves de quatrième année.

    Et même si Grey’s pousse parfois les choses trop loin, Private Practice n’a aucune limite. C’est un ensemble mélodramatique en constante ébullition, tellement que l’épouvantable intrigue de mardi – une femme qui a tué ses deux enfants et qui est maintenant enceinte du troisième – a semblé presque sobre. Dans Scandal, le problème est moins l’intrigue que l’adoption exagérée du débit de parole trop rapide, avec sa dépendance à la répétition et aux proclamations auto-glorifiantes. On ne fait pas attention quand on nous rappelle que Derek est un des meilleurs chirurgiens du monde parce que la série a montré, à travers de multiples intrigues, qu’il l’était. Scandal a essayé de court-circuiter ce processus en annonçant à tout bout de champ que son héroïne est "géniale". Quand vous devez le dire souvent, on commence à douter que ce soit vrai.

    Poursuivant une solide série d’épisodes cette saison, l’épisode de Grey’s de jeudi est construit autour de la souffrance et de la possibilité de choisir. Alors que les résidents commencent à passer des entretiens pour avoir un emploi, Cristina (Sandra Oh qui a fourni un travail digne des Emmy toute cette année) enfouit la rage qu’elle éprouve suite à l’infidélité de son mari, tandis que Meredith (la souvent sous-estimée Ellen Pompeo) essaie de décider si elle a envie de déraciner sa famille pour un travail (il est probable que la décision ne dépend pas des scénaristes mais des négociations de contrats de Pompeo et de Patrick Dempsey). Leurs histoires sont efficacement reliées à celle d’une patiente dont la capacité à aller de l’avant est compliquée par une réaction complexe à un passé horrible.

    Grey’s a eu un parcours difficile il y a quelques saisons, mais elle en est sortie avec un cast génial et un ensemble solide de personnages. Elle reste une des séries télévisées les plus distrayantes et populaires (du moins pour le public dont la tranche d’âge est la préférée des chaines). Peut-être qu’elle n’atteint pas le niveau d’excellence de Mad Men, Justified ou Homeland, mais "très bon" n’est vraiment pas à rejeter. Source


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