• Jesse Williams

    Le site de la Télévision Nationale Irlandaise, la RTE, a publié un long article consacré à Jesse Williams, dont je vous ai traduit le principal. A noter que l’interview date déjà de quelques mois puisqu’elle a été réalisée lors du dernier Festival de la Télévision de Monte-Carlo.

    Williams était habitué à faire le mannequin. Il ressemble à un mannequin, il marche et parle comme un mannequin, depuis ses cheveux impeccablement coiffés jusqu’au tissage de son élégant costume blanc et noir qui ressemble à un damier. Il dégage une image qui semble dire : "Les gars, je suis si beau que j’ai eu peur de me regarder dans le miroir !” Ou peut-être est-ce que c’est nous qui sommes jaloux parce que les femmes viennent vers lui comme des papillons de nuit vers une flamme.

    "Signor Jesse" demande une journaliste qui se présente elle-même en disant "Je suis Italienne". "Etes-vous intéressé par la mode ?" Bien sûr qu’il l’est. Donc on l’interroge sur ses couturiers préférés. "Paul Smith fait des choses merveilleuses et j’apprécie aussi John Barbados mais je suis novice" dit-il. "Je veux être original dans la façon dont je m’habille pour ces évènements. Vous savez, je n’aimais pas cette veste quand je l’ai essayée." "Mais c’est beau et fantastique" répond Miss Italie qui semble avoir envie de ramener la veste chez elle – pour bien faire, avec Williams à l’intérieur.
    Mais c’est injuste de dépeindre ce natif de Chicago simplement comme une fashion victime. Après tout, il a travaillé pendant six ans comme professeur (d’anglais et d’histoire) dans un lycée public, longtemps avant d’être connu comme le "Monstre de Sensualité" (sérieusement) dans la série télévisée, Greek. Son statut de sexe-symbole pèse peu sur ses épaules bien foutues de footballeur. "Je crois que ça ne veut pas dire grand-chose pour moi. Si ça a du sens pour les autres, c’est bien mais je ne veux pas prendre ça au sérieux. Est-ce que ça me fait me sentir mieux ? Pas vraiment, ça fait juste partie du métier. Je préfère qu’on m’attribue du crédit pour le travail que j’ai fait. Ce n’est pas moi qui ai mis ça là (il pointe son doigt vers son très joli visage) alors je ne peux pas m’en attribuer le mérite."
    Adolescent, Williams a regardé des documentaires médicaux tard la nuit, à la télévision – des émissions sur de vraies interventions chirurgicales, avec plein de sang, de boyaux et des instruments en acier brillant. "Il y a ce genre de programmes sur des chaines accessibles au grand public" explique l’acteur. "Ce n’était pas dramatique et ce n’était pas scénarisé. C’était juste montrer des médecins qui travaillent. Et donc, à une heure du matin, vous pouviez voir cette poitrine ouverte, avec de la glace dedans, et ils réparaient un cœur. Mon frère et ma mère avaient un mouvement de recul mais moi j’étais fasciné et je pensais à la façon dont ces personnes géniales peuvent sauver d’autres personnes. Ceci dit, je ne suis pas impressionnable. J’ai été opéré et je suis resté éveillé pour les regarder travailler. J’avais ma cheville ouverte et j’ai regardé."
    La journaliste italienne fixe avec émerveillement ladite cheville : peut-être s’attend-t-elle à voir surgir la chair recousue. Tout ce qu’elle a, c’est un mocassin joliment dessiné. Mais la preuve est faite : Williams est à l’aise avec tout ce qui est gore. "Ils utilisent des organes de porc ou de bovin dans la série, mais aussi longtemps qu’ils gardent ça au frais pour que ça ne sente pas, je m’en moque" dit-il de la série médicale. Bien sûr, nous avons déjà entendu beaucoup d’histoires : le médecin télévisuel qui dépasse son courage dans une marée de faux sang et comment, sans un simple coup du sort, il aurait pu devenir un médecin dans la vraie vie. Et devinez quoi, quelqu’un lui pose la question évidente : "Monsieur Williams, avez-vous jamais envisagé de devenir médecin ?" "Oui" répond-t-il, une expression pensive apparaissant sur son joli visage. "J’ai pensé que si la comédie ne marchait pas, je pourrais faire la fac de droit ou de médecine, probablement le droit pour être honnête." Donc vraiment c’était un troisième choix, ou quatrième en fait puisque comme nous le savons, Williams a fait son temps dans la jungle des tableaux noirs.
    “Je voulais porter des vêtements larges quand j’étais ado mais maintenant, ces pantalons ne pourraient pas être plus serrés" dit Williams, en défroissant une jambe de pantalon. Quelques journalistes y jettent un rapide coup d’œil et font un signe de tête en guise d’acquiescement. Mais alors qu’il travaillait à temps partiel comme mannequin quand il était au lycée, ça n’a jamais une véritable option de carrière. "Je ne croyais pas que ça satisferait mon cerveau. Je voulais être créatif. Mais j’ai été mannequin un certain temps à New York avec des shows pour Tommy Hilfiger et Kenneth Cole, et d’autres personnes. J’ai arrêté pour devenir professeur et j’ai enseigné pendant quelques années." Pourquoi enseignant ? "Mes parents étaient tous les deux professeurs. J’ai aussi grandi dans une région très pauvre avec un très mauvais système éducatif. Alors j’ai été très heureux de déménager dans un quartier avec une bonne école. J’ai vu la disparité : certains enfants avaient de la chance, d’autres pas et ce n’est pas juste. Nous devrions tous avoir l’opportunité d’au moins avoir une éducation de base et sentir que nous méritons quelque chose dans la vie. Souvent on grandit en s’entendant dire qu’on peut faire ceci ou cela mais si vous ne voyez pas quelqu’un comme vous qui fait ça, vous ne croyez pas que vous pouvez le faire. Mais j’ai eu de grands professeurs et j’ai voulu être un grand professeur."
    Après avoir fait une apparition dans Law & Order et cette période où il a été le monstre de sensualité, Williams a voulu être un grand acteur. Il pense que son passé en tant que professeur est un atout. "Devoir garder l’attention de beaucoup de jeunes esprits qui ne veulent pas nécessairement être là et faire en sorte qu’ils aient envie de revenir, m’a beaucoup aidé. Ce qui est intéressant à la télévision, c’est que d’une certaine façon, vous communiquez des idées aux gens. Comme par exemple, ils pourraient savoir que leur sœur a une maladie rare et maintenant, on en parle à la télévision en prime time, et ça pourrait générer plus d’argent pour la recherche. Si vous communiquez de nouvelles idées aux gens, que ce soit à la télévision ou pas, je trouve ça intéressant." Il n’adhère pas au snobisme télévisuel qui dédaigne les drames hospitaliers. "Dans un sens, Grey's Anatomy est entre le soap opera et le drame sérieux. En fait, je pense que tout ce qui est télévision et théâtre est du soap opera. Certains genres ont tendance à avoir une formule mais s’ils sortent des sentiers battus d’une façon quelconque et que les gens regardent, alors c’est qu’ils doivent faire quelque chose de bien. Mon travail est de divertir les gens et de leur permettre de s’évader. C’est comme quand vous rentrez à la maison et que vos chiens vous manifestement leur amour. Grey’s Anatomy est un peu similaire. Elle sera là pour vous quand vous rentrez à la maison et je pense que notre série est une thérapie pour beaucoup de gens."
    Williams a-t-il entendu dire que Patrick Dempsey était dans un avion quand quelqu’un a fait un malaise et le reste des passagers l’a regardé avec l’air d’attendre quelque chose. "Vraiment ?" s’étonne Williams, en sachant déjà ce qui va suivre. "Oui, quelque chose comme ça m’est arrivé une fois, aussi. Je revenais au travail, après le déjeuner. Je portais ma blouse de médecin et je suis passé à côté d’un accident de voiture. C’était mon troisième jour de tournage dans la série et j’étais nouveau. La voiture s’était retournée et il y avait du verre partout mais personne ne semblait vraiment blessé. La foule m’a regardé et j’ai pensé, ‘Non, non, vous ne voulez pas que je fasse quelque chose’. Par chance, l’ambulance est arrivée peut après ça avec de vrais médecins et je me suis enfui."
    Jesse Williams est plus qu’un joli minois : seulement, ne lui demandez pas de pratiquer une intervention chirurgicale si jamais vous le rencontrez. Source


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :