Ce dimanche, Patrick a posé pour le prochain magazine GQ. Voila deux photos prises durant le photoshoot.

Patrick a été interviewé récemment par un journaliste financier au sujet du rachat de Tully’s Coffee.

Salut Patrick.
Je suis désolée de vous avoir fait attendre. Nous sommes restés tard sur le plateau.

Pas de problèmes. Donc j’espère parler de la raison pour laquelle vous vous êtes associé avec Tully’s. Donc… pourquoi ?
Pour plusieurs raisons. J’ai toujours voulu avoir une affaire et j’ai pensé que Tully’s serait une belle opportunité. C’est un beau défi. C’est différent. Et c’est une bonne excuse pour aller à Seattle et y passer plus de temps. Ça m’enlève la pression de mon travail donc je peux faire autre chose si j’en ai envie.

Pourquoi Tully’s a-t-il connu des problèmes financiers dans les dernières années ?
Eh bien, il y a beaucoup de raisons. De toute évidence, la mauvaise gestion en est une. La surexpansion. Et une communication confuse sur ce qu’ils voulaient faire, je crois. Ils ont essayé de rivaliser trop agressivement avec Starbucks. Tully’s n’a jamais pris de décision quant à la position qu’ils voulaient avoir sur le marché. Ils n’avaient pas de vision précise. Tully’s a été aussi trop myope en se focalisant sur Starbucks, et la stratégie de la compagnie d’ouvrir un magasin en face de tous les Starbucks était bancale depuis le début. La compagnie s’est étendue trop rapidement et est allée bien au-delà de ce qu’elle pouvait faire.

Donc vous ne voulez pas que Tully’s rivalise avec Starbucks. Est-ce que vous voulez seulement que Tully’s soit viable dans les endroits où il se trouve déjà ?
Nous prendrons une approche plus mesurée. Nous n’avons pas envie d’être Starbucks. Nous voulons attirer les consommateurs qui ne veulent pas de Starbucks. Je crois qu’il y a une grande opportunité de prendre de l’expansion. Mais je crois qu’on doit stabiliser ce que nous avons déjà et comprendre ce modèle d’abord avant d’aller plus loin. Et je pense qu’il y a beaucoup de marchés, certainement en Asie, en Europe, dans d’autres parties de ce pays aussi. Mais ce que nous devons vraiment faire, c’est de comprendre ce que nous avons, pourquoi ça marche et s’assurer que ça marche avant de prendre de l’expansion.

Que pensez-vous pouvoir apporter de différent dans cette affaire, en raison de votre parcours ?
Je sais ce que j’aime. Je veux aller dans un endroit où je serais à mon aise. Mais stabiliser la compagnie est très important, ainsi que faire en sorte que tous les magasins soient bien rodés. Cela signifie qu’on doit travailler sur la distribution. Et il est certain que les techniques de comptabilité doivent être adaptées aux normes contemporaines.

Expliquez-vous.
Il s’agit de techniques qui peuvent vous dire, OK, qu’a fait ce magasin aujourd’hui ? Quels sont les chiffres comparés à ceux d’hier ? Vous pouvez avoir la comptabilité du jour même, ce dont nous avons besoin. Donc si je suis sur le tournage et que je veux regarder au matin comment ça a marché la veille dans les magasins, je peux voir ce qui marche. Si nous avons mis un nouveau produit sur le marché, nous pouvons voir s’il a du succès ou s’il ne démarre pas rapidement. Et la façon dont la compagnie est structurée, on ne peut pas faire ça.

Prévoyez-vous de fermer des magasins ?
A ce stade, non. Ce que nous voulons faire, c’est de vraiment stabiliser les magasins que nous avons, les rafraichir, travailler sur l’image de Tully’s et y insuffler de l’énergie.

Est ce que les top managers qui sont là pour le moment vont rester ?
Pour le moment, nous apprenons à les connaitre. Donc oui, maintenant, nous n’avons pas l’intention de nous débarrasser de qui que ce soit. Nous devons voir ce que nous avons, évaluer ce qui se passe et alors démarrer de là. Nous voulons seulement faire en sorte que tout le monde se sente sain et sauf, et stable.

Pourquoi pensez-vous que vous êtes capable de sauver Tully’s ? Certaines personnes peuvent se dire, eh bien, c’est un acteur. Il ne sait rien du monde des affaires.
Eh bien, c’est vrai. Mais je trouve qu’être acteur ressemble beaucoup à la gestion de votre propre affaire. On dirige une affaire privée. Je n’ai pas toutes les réponses. Mais j’en sais assez pour prendre les bonnes personnes qui savent comment faire. Je ferai des erreurs et j’en tirerai des leçons. Et vous savez, j’ai une passion pour cette affaire. J’espère que ça attirera les bonnes personnes pour faire que ça arrive.

Comment équilibrez-vous ça avec votre carrière d’acteur ?
Les gens de la série sont très heureux que ça se soit passé parce qu’il y a eu très tôt des produits Tully’s sur le plateau de tournage. Et il y a un lien parce que nous sommes dans une série dont l’histoire a lieu à Seattle. Nous avons une forte relation avec cette région.

J’ai lu à quel point vous aimez Seattle. Comment ça se fait ?
Eh bien, j’aime la pluie. Je me sens plus heureux quand il fait nuageux et qu’il pleut. Je pense que ça a beaucoup à voir avec le fait que j’ai grandi dans une petite ville du Maine.

Combien de café buvez-vous par jour ?
Oh beaucoup. J’en bois pas mal.

Combien de tasses ?
Oh probablement entre six à dix tasses.

Six à dix tasses ? La vache !
Oui, mais maintenant j’en bois plus parce que je teste différents grains. Et je veux vraiment avoir ma qualification de barista. (serveur expert en café)

Vous voulez avoir votre qualification de barista.
Absolument.

Ce serait amusant.
Il y a une certaine forme d’art là-dedans. Et je pense que c’est vraiment important pour nous, pour nos baristas et pour la compagnie d’avoir l’esprit de compétition. Je pense que ça fait partie du plaisir de monter une marque.

Etes-vous conscient de ne pas avoir été vu dans un Starbucks ces jours-ci ?
On doit faire une mission de reconnaissance de temps en temps mais il y a d’autres endroits que j’irai voir. Je ne suis pas une personne qui va chez Starbucks de toute façon.

Est-ce que vous prévoyez de changer le café lui-même ?
C’est la chose qui m’intéresse le plus dans la compréhension, les grains, le goût et l’homogénéité dans la qualité, et comprendre ce que nos clients attendent de nous. C’est très simple. Nous voulons fournir une bonne tasse de café.

Vous parlez d’homogénéité de magasin en magasin ?
Oui. On doit avoir de l’homogénéité. Les gens aiment déjà vraiment le café. Je crois que vous prenez ce que vous avez et que vous y ajoutez des choses.

D’accord, Patrick. Eh bien, je pense que c’est tout ce dont j’ai besoin.
Eh bien, super. Merci d’avoir pris le temps. Et je suis désolé de vous avoir fait attendre.

Non, non, pas de souci.
D’accord. Et vous n’avez pas un conseil ?

Vraiment ?
Oui.

Je dirai qu’ici à New York, il y a des tas de cafés. Et je ne sais pas comment ça se passe chez Tully’s mais j’aime la méthode pour-over (ndlr : système manuel d'infusion à doses individuelles). Est-ce que Tully’s fait ça ?
Je crois que certains magasins le font un peu. La méthode pour-over est très bonne. La question, c’est son chiffre d’affaires. Vous devez être très patient. Ça prend plus longtemps. Sans aucun doute.
Bien plus longtemps. Mais vous savez, je pense que c’est la chose que vous devez satisfaire. Il va y avoir des gens qui vont venir, qui sont en mission pour avoir une tasse de café et après repartir. Ensuite, il y a ceux qui viennent pour le rituel de la tasse de café. Et puis il y a ceux qui viennent pour l’élément social. Donc comment prendre soin de tous ces gens ?

Il y a des cafés ici qui font les deux. Et la tasse pour-over… ça prend plus longtemps et c’est un petit peu plus cher.
Et j’aime ça aussi. Parfois je veux trainer et lire le journal ou lire un livre. Ou je vais rencontrer un ami et trainer avec lui. Et on aime le rituel qu’il y a là dedans. L’intelligentsia a un faible pour le pour-over. Et il y a certains trucs super à New York aussi. Les petits endroits qui ressemblent à des boutiques.

Blue Bottle (ndlr : une autre chaine de cafés à New York).
Oui. Comment apporter un petit peu de ça dans Tully’s, ça va être le défi.

Eh bien, je suis impatient de voir ce que vous faites.
Génial. J’espère que c’est bien.

Eh bien, bonne chance. Et merci.
Merci. Bon week-end. Source