• Shonda est en colère, ça tombe bien moi aussi !!!!

    Mais qui est Shonda Rhimes ?  SheraPédia pour vous situer le personnage :

    Nom & Prénom : Shonda Rhimes

    Son job : réalisatrice et scénariste américaine

    Son Age : 44 ans

    Ses Qualités : Talentueuse, travailleuse et douée

    Ses Défauts : Soupe au lait, ne supporte pas la critique…sauf positive, autoritaire et adepte, telle qu'une Reine, d’une cour dévouée à elle.

    Oui la grande prêtresse des séries s’est vue remettre les clés & le code digital des soirées du jeudi à la tv américaine (ABC pour la citer)…

    La Oprah Winfrey des séries nous propose, depuis le 25 septembre 2014, une soirée nourrie du fruit de ses créations….et évidemment et indirectement à sa gloire toute méritée compte tenu de la qualité de ses créations.

    Elle occupe et captive le téléspectateur américain, de toutes conditions sociales, avec 3 séries (dans l’ordre) :

    20H-21H Grey’s anatomy (saison 11)

    21H-22H Scandal (saison 4) 

    22h-23H How to get away to murder (saison 1)

    Femme de caractère et femme d’engagement, Shonda Rhimes n’hésite pas à asséner, nous proposer et souvent nous imposer certains modèles sociétaux. Comment ? par le biais des réseaux sociaux ou de son réseau de chroniqueurs (Ausiello, Abrams et Golberg pour ne citer qu’eux) qu’elle tient aussi à sa botte assurément.... mais ça, j’y reviendrai en fin de billet.

    En effet, un des points communs de ces séries est la représentation de la femme noire, pas l’homme noir mais la femme noire : la femme de pouvoir et dominatrice, castratrice et menant son monde d’une main de fer sans compter sur son rapport à l’homme blanc (super pouvoir de manipulation).

    Shonda Rhimes avait commencé « timidement » avec le Personnage de Miranda Bailey (grey’s Anatomy), elle n’était pas l’héroïne principale : ce rôle était dévolu à Meredith Grey, femme blanche issue d’un milieu favorisé et intellectuel donc, théoriquement, bien dans sa peau et sa tête (c'était en fait ce contre-pied qui nourrissait le personnage et qui le nourrit encore à l'aube de la saison 11). Ainsi Miranda Bailey, médecin forte et dominatrice avec un caractère bien trempé (autoritaire, soupe au lait, respectée et crainte par ses collègues et supérieurs), sonnait les prémices de la tendance observée dans les autres séries sauf que cette femme forte sera dorénavant l'héroine de la série !

    Une critique du New York times a osé soulever le « tabou » sous le titre  « Shonda Rhimes est une femme noire en colère ».

    La réponse obtenue ? elle a reçu une volée de bois vert…de la part de Shonda Rhimes mais aussi de sa cour prête à la défendre bec et ongles..Tout ce petit monde du royaume Shondaland (formatage, soumission, vénération de la chéfesse, dans un autre contexte, on pourrait parler de léchage de c**) a pris son clavier pour s’insurger, s’indigner, attaquer cet article et son auteure !  et même les plus timides de la cour de Shonda Rhimes se sont joints à l’indignation en Retweetant les messages de leurs collègues !

    Alors soyons très clair : Il ne s’agit pas de reprocher ou de s’insurger sur le fait que Shonda Rhimes ait exclusivement des héroïnes noires, il s’agit plutôt de comprendre et de s’interroger sur la relation qu’elle entretient et les parallèles réalisées entre sa vie, ses envies, son image et sa création télévisuelle. Je crois que cette question est légitime et ne devrait pas être prise comme une attaque de sa personne.

    Qui peut croire que Shonda Rhimes, au travers de ses séries, n’expose et n’exprime pas ses envies, ses préférences, ses idées ?

    Qui peut croire que mettre en scène deux actrices afro-américaines dans ses deux dernières séries est le simple fruit du hasard ? Je ne crois pas ! Et d'ailleurs où est le problème ?

    Peut-elle simplement garder le silence ou acquiescer quand une critique ou des journalistes soulignent ce fait ? Où est l’insulte ? Où est la calomnie ? Où est le racisme ? A mon sens, il n’y en a pas !

    Pourquoi serait-il répréhensible de souligner et mentionner ces combats (nobles et légitimes) pour l’accès aux droits des minorités visibles et de les mettre en parallèle avec le contenu de ses séries ? Ça ne l’est pas !

    Ce n’est pas la même Shonda Rhimes qui passe son temps à nous faire la « leçon » sur les causes légitimes à ses yeux :  les droits des homosexuels par exemple, sur la situation des minorités ou sur la politique des États-Unis, n’est-elle pas, elle-même, une militante active pour le camp Obama ?

    Pourquoi peut-elle en parler et ne pas accepter qu'on puisse lui indiquer que son combat se poursuit dans ses séries ?

    Alors qu’est ce qui la met en colère ? De la ramener à son état d’Afro-américaine ? Elle l’est et c’est un fait qu'il serait bête de nier !  

    Dans un pays où la politique des quotas a permis l’accès des minorités à des postes valorisants, Shonda Rhimes est dans son rôle de promotion des minorités alors qu'elle assume qu'il en est de même dans ses créations !

    En effet, qu’elle projette sur ses séries une autre image de la femme afro-américaine (alors que la tv la cantonne à un poste d’employé de bureau, femme de ménage….) elle en a le droit et le devoir !

    De plus, qu’elle donne une image de ces 2 héroïnes tourmentées mais fricotant avec l’homme blanc (les deux séries) est sans aucun doute une vision progressiste de la société américaine, car l’actualité est venue nous jeter en pleine figure, la réalité de la condition noire au US !

    Il n’est pas outrageant de dire qu’elle projette ses idées, ses envies et ses visions très personnelles dans les séries.Avec le succès qu’on connait, elle devrait être fière de l’engouement généré par ses héroïnes sans que nous nous posions de questions sur la couleur de peau !!

    En parlant de questionnement…il en est un qui me taraude depuis plusieurs mois…pourquoi depuis quelques saisons de Grey’s anatomy, pourquoi aujourd’hui nous assistons à une uniformisation de l’information sur les séries ?

    Je m’explique, il y a quelques années soufflaient un vent de liberté sur les informations et actualités des séries : scoop, spoilers, exclusivité…fuite dans la presse, ou sur les réseaux sociaux, d’informations provenant de figurants mais cet âge d’or est terminé…

    Je sais, certains diront que pour apprécier une série, il est bon de se tenir à l’écart de ce folklore.mais de ce folklore naissait plus facilement l’enthousiasme et l’excitation..

    C’est terminé maintenant…les médias et autres blogs, (EW, THR, TVLINE, E !) ne sont que des supports publicitaires « gratuits » pour les chaine de TV et les producteurs de série…l’info est contrôlée et distillée selon un plan de communication très précis.Comment cela se matérialise ?

    C’est très simple :

    -   Les informations sur l’épisode sortent en même temps, à quelques minutes d’intervalle sur les médias : le contenu est le même, les mots sont identiques.     

    -  Certains médias, en contrepartie, reçoivent des photos en exclusivité ou des Sneak Peek (extrait de l’épisode) à diffuser (corruption quand tu nous tiens)..

     -   Le jour de l’épisode, le service Presse ou communication de la chaine désigne un acteur ou actrice (qui sera en vedette dans l’épisode qui sera diffusé le soir même) et il/elle prêche la bonne parole dans les médias donc il y a, par exemple, 6 Interviews de Sarah Drew qui sont publiés sur les sites ou dans la presse avec les mêmes questions, les mêmes réponses..

    En définitive, les médias donnent l’information et les scoops sous un contrôle quasi-quotidien…où est donc la liberté d’informer ? qu'est ce qui justifie cette soumission ?

    Ce type de presse n’a pas de vocation à critiquer, à contourner les règles et donc à nous informer ! C’est bien dommage !


  • Commentaires

    1
    Elise Grey
    Mardi 30 Septembre 2014 à 17:22

    Merci pour cette très bonne idée.

    Le « billet d’humeur » est un vrai plus pour le blog !

    Après avoir lu le premier, on y retrouve un peu le style de « l’édito ». Ça se lit bien, très bien même… 

     

     

     

    La question est de savoir comment sont vécus aux USA les réussites individuelles des personnalités de la communauté noire et comment ce pays peine à gérer la problématique raciale à tous les niveaux de la société : emploi, santé, scolarité, revenus, logement, accès à la culture.

    Je ne peux citer les chiffres mais c’est sûr que le « rêve américain n’est pas fait pour les noirs ». titre d’un article du Nouvel obs.

    Et surtout, ce qui me surprend toujours est la manière dont il aborde le problème du racisme. En France, on ne penserait jamais à parler des « affirmatives actions », traduction française « discriminations positives » qui induit des quotas d’accès, aux universités notamment.

    Pour nous, une discrimination reste une discrimination, et ne peut jamais être « positive ».

    Bref, si on en revient à ton billet : Je pense que le succès de S. Rhimes et de toutes les personnalités de la communauté noire est de se sentir une mission de dénoncer les inégalités criantes que subissent leur communauté d’origine.

    Une sorte de « devoir » qui s’impose pour qu’on ne puisse jamais dire que ces réussites individuelles sont la preuve que le problème n’existe pas.

    En effet, pourquoi ne pas considérer que les difficultés d’accès à l’emploi d’un jeune noir n’est « pas même » un sujet puisque par le mérite et travail il pourrait un jour devenir Président du pays puisque Barack l’a fait. ;)

     

    Le risque est là, non ?D’où j’imagine, la tendance assez forte de SR à toujours mettre l’accent sur la condition de « femme noire », enfin héroïne d’une série TV et à se défendre sur toute attaque en lien avec la race.

     

    C’est quelque part une victoire dont elle est fière.

     

    Peut-être aussi qu’il faut situer cette prise de position dans le contexte d’un pays, qui bien qu’il soit la première puissance mondiale, connaît encore et bien plus que chez nous, de par son histoire (la veille histoire et son histoire actuelle : crimes racistes fréquents) une vraie problématique de « racisme » et qu’ils ont une façon de parler franchement du sujet.

     

    Pour le reste, je n’y connais pas grand-chose sur l’univers des médias et de la presse qui gravitent autour du monde télévisuel, donc pas de remarques sur les derniers développements de ton billet.

    A part que ton billet figure bien sur ce blog désormais…

    preuve le journalisme libre et indépendant est toujours vivant 

    Bonne continuation

    En attente du prochain billet.

    2
    Béné
    Dimanche 5 Octobre 2014 à 22:23

    Excellentissime billet Shera! Je suivrai chacune de tes proses avec plaisir! Très bien écrit, incisif avec le piquant qui te caractérise! vivement le suivant!

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