• Spoilers

    Dans deux autres interviews, Krista Vernoff revient sur la mort de DeLuca et sur ce qui va suivre pour ses collègues.

    Vous avez tué DeLuca.
    Je suis la plus mauvaise.

    Comment cette histoire est-elle née ?
    Honnêtement, l'histoire s'est présentée toute seule à moi. Je suis allée me promener sur la plage pour trouver des idées, et ces épisodes sont arrivés tout seuls, comme une vision. Et je me suis dit : "Oh, non ! Vraiment, c'est ça l'histoire ?" Et c'était le cas. On a su, dès que j’en ai parlé, que c'était l'histoire du final de la mi-saison. Parfois, les histoires se racontent d'elles-mêmes, et votre cœur se brise. Vous vous dites : "Je ne veux pas que la fin de cette histoire soit celle-là !" Mais c'est tellement comme ça que la vie se passe cette année.

    Pouvez-vous parler du fait que la cause du décès d'un personnage majeur cette saison ne soit pas le COVID ?
    C'est né, j'en suis certain, de ma lutte psychique avec toutes les tragédies et tous les traumatismes en cours dans le monde, qui ne s'arrêtent pas à cause du COVID. Il y a ce sentiment d'injustice, comme si, non, le COVID était suffisant. Mais parfois, on traverse tout ça en même temps

    Pouvez-vous nous parler du fait de mettre DeLuca sur la plage avec Meredith, et de la signification plus large de la plage en tant que moyen de raconter une histoire cette année ?
    La plage est née du désir de s'échapper de la pandémie. On a repris le travail avant presque tout le monde. Les acteurs avaient peur, et personne ne savait vraiment si les protocoles de sécurité allaient fonctionner. Parler de la pandémie nous a semblé être une bonne chose d’un point de vue créatif, mais aussi la chose qui allait permettre aux acteurs de se sentir en sécurité pour revenir au travail, parce qu'ils allaient tous pouvoir porter des masques. Et quand ce n’était pas le cas, ils seraient à l’extérieur. Et une fois que la décision a été prise de parler du COVID, puis de donner le COVID à Meredith, la plage a été le moyen de la faire sortir sans masque, et dans un monde où il n’y a pas de pandémie. Si vous êtes un penseur magique comme moi, cette plage est un endroit magique entre deux mondes. Mais si vous ne l'êtes pas, si vous ne croyez pas aux choses magiques - si vous êtes athée, scientifique ou autre, mes beaux-fils ne croient pas aux endroits magiques - nous avons conçu cette plage avec beaucoup de soin pour qu'elle puisse aussi n'être qu'un rêve. Ainsi, chaque fois que quelqu'un se trouve sur la plage avec Meredith, il est également dans sa chambre, de sorte qu'elle entend leurs voix depuis son lit d'hôpital. Quand DeLuca lui rend visite sur la plage, pour moi, DeLuca est entre la vie et la mort. Pour mes beaux-fils, Meredith a entendu dans sa chambre d'hôpital que quelque chose était arrivé à DeLuca. Alors maintenant, elle rêve de lui ! Je voulais vraiment que le thème fonctionne, peu importe vos croyances. J'ai l'impression que peu importe ce que vous croyez, c'est correct.

    DeLuca a été dans la série pendant longtemps. Que vouliez-vous que son dernier épisode dise de lui ?
    Je trouve qu'il est parti en héros. Je trouve qu'il s'est battu pour ce en quoi il croyait. Et il a surmonté sa crise mentale. Il était devenu un membre très productif du personnel de l'hôpital. Et il n'allait pas laisser cette femme s'enfuir à nouveau.

    Comment ça s’est passé quand vous avez dit à Giacomo Gianniotti ce qui allait arriver à DeLuca ?
    Il a été vraiment soulagé que je ne le fasse pas se suicider, ou partir dans une crise de délire maniaque. Et il était excité de jouer ce rôle - il l'a joué à fond. En fait, il apparaît dans quelques épisodes de plus cette saison. Et il réalise un épisode.

    Je suppose que Meredith se réveille et découvre qu'il est mort. Pensez-vous que la plage est un endroit dont elle aura conscience ou dont elle se souviendra ?
    Oui.

    D’accord.
    Je n'ai pas grand-chose de plus à dire à ce sujet, car je ne veux pas trop spoiler. Et aussi, parfois, je change d'avis. Mais pour le moment, oui.

    Ça a été une saison tellement lourde pour Grey's et Station 19, qui reflète le monde actuel. Mais je sais que ce n'est pas nécessairement ce que vous préférez en tant que conteuse. Pouvez-vous nous dire ce qu’il en est pour la suite de Grey's Anatomy ?
    Lorsque vous vivez une pandémie, que vous revenez au milieu d'une pandémie et que vous décidez de faire une pandémie, la nature de l'histoire devient un peu plus sombre. Et donc, pour le moment, c'est là où est mon cœur. Et j'ai aussi l'impression que mon cœur de conteuse, mon sens de la lumière, mon sens de l'espoir, de la beauté et de la joie qui infuse la plupart de ce que je fais, s'exprime à travers cette plage. La joie, la joie collective pour nous tous de revoir Derek Shepherd, de revoir George O'Malley, de sortir de l'hôpital et d'arriver sur la plage, et de voir le soulagement de Meredith - je sais que nous sommes inquiets pour elle, mais il y a aussi de la joie. Et pour ce qui est de savoir si c'est ou non la dernière saison de Grey's Anatomy, je ne sais pas. Et c'est la vérité. J'aimerais le savoir. C'est une source de frustration à ce stade. Et ça double en quelque sorte mon travail, ma charge de travail, parce que je dois prévoir les deux éventualités. Mais je le fais. Et si Dieu le veut, je serai bientôt mise au courant.

    Ça ne peut pas se terminer comme ça ! Pouvez-vous nous dire combien d'épisodes il y aura dans cette saison de Grey's Anatomy ?
    17

    C'est beaucoup.
    C'est beaucoup. Oui, c'est beaucoup, vu ce qu'on traverse.

    Quelqu'un d'autre va-t-il rejoindre Meredith sur la plage ?
    Oui ! Mais je ne vous en parlerai pas.

    Des anciens membres du cast ou des actuels ?
    Il y a quelques surprises qui arrivent.

    Maintenant que vous avez tourné plus de la moitié de la saison pendant le COVID, pouvez-vous nous parler de ce que vous avez appris au cours de l'année ?
    L'équipe de production est épuisée parce qu'elle est derrière des masques et des visières toute la journée. Les masques et les visières sont déshydratants et abrutissants, et par conséquent, il faut faire plus de pauses. Il faut faire sortir tout le monde de la scène pour qu'ils enlèvent leur masque et leur visière afin de s'hydrater. On ne peut pas demander à tout le monde d'être là pendant 12 ou 13 heures d'affilée. On tourne donc 10 heures par jour. Et c'est un changement très important. Ce que j'ai appris, et que je continue d'apprendre, c'est comment écrire la série de manière à ce qu'elle puisse être produite, on ne peut pas avoir des scènes avec autant de personnages. Et on ne peut pas avoir autant de scènes. Et on ne peut pas avoir autant de lieux ! Parce qu’on ne peut pas avoir autant de mouvements de troupe. Tout doit devenir plus petit, et cela change les histoires qu’on raconte. Si vous avez habituellement cinq ou six personnes dans une scène, et que maintenant vous avez habituellement deux personnes dans une scène, parfois certains membres du cast ne sont pas dans l'épisode. Vous regardez un épisode et vous vous dites : "Où est Amelia ?" Eh bien, elle est à la maison avec les enfants ! Je trouve qu'il y a des côtés positifs : des scènes plus profondes, plus longues et plus riches sont parfois de très belles choses. Mais elles sont différentes pour Grey's Anatomy.

    Voyez-vous une lumière au bout du tunnel, à la fois pour ces personnages de fiction et pour nous tous?
    Oui, j'en vois une ! J'ai l'impression que nous vivons tous la lumière au bout du tunnel en ce moment, alors que nos parents et nos grands-parents se font vacciner. Et qu’on commence à émerger, espérons-le, de cette année de cocon. J'ai l'impression qu’on vit dans une certaine lumière, et je vois une lumière au bout du tunnel pour ces personnages, que ce soit la fin de la série ou la fin de la saison. Il y a tellement de choses à venir ! Je sais que la mort de DeLuca va être dévastatrice pour les fans. Et j’ai ce sentiment aussi. J'ai plus pleuré en regardant cet épisode, ce montage, que je n'ai pleuré depuis que j'ai regardé l'épisode où George O'Malley est mort. Et c'est un hommage vraiment puissant au personnage que nous avons construit et à l'acteur. source

     

    D'où vient cette histoire ?
    C'est comme une histoire qui s'est présentée d'elle-même au tout début. Au tout début de cette saison, je me suis promenée sur la plage et je me suis demandé : "Quelles histoires ? Qu'est-ce qu'on fait ?" Ces épisodes sont nés tout seuls. C'est ce que je savais en arrivant chez les scénaristes. Je n'ai pas aimé ça, ça m'a mise en colère et ça m'a fait pleurer alors même que je l'imaginais, et j'admets que plusieurs fois, alors que nous écrivions la saison et que nous tournions ces épisodes, je suis arrivée chez les scénaristes en criant et en pleurant : "Vraiment ? ! C'est ça qu'on fait ? Je pense que je me dégonfle ! Je pense que nous devons le sauver, les gars !" [Rires] Moi, la fan, je veux que DeLuca vive, mais la conteuser, je suis les histoires là où elles veulent aller.

    Avez-vous tous dû décider comment vous alliez tuer DeLuca, ou cela faisait-il partie de votre idée initiale ?
    Il n'y a pas eu de décision de tuer le personnage, puis de discussion sur la façon dont nous allions le tuer. J'ai vraiment imaginé que DeLuca suivait la trafiquante de sexe à la sortie de l'hôpital, qu'il la suivait à travers la ville, qu'il refusait de lâcher prise et qu'à un moment donné, il recevait un coup de poing dans l'estomac et qu'il laissait tomber. On pense qu'il a été frappé, puis on réalise qu'il a été poignardé et ça se passe dans Grey's Anatomy où il rend visite à Meredith sur la plage. Le tout s'est mis en place et je me suis dit : "Oh mon Dieu, on tue DeLuca ?" C'est comme ça que ça s'est passé. Personne ne voulait tuer DeLuca. Je ne voulais pas tuer DeLuca ! Mais quand je suis arrivée et que j'ai dit : "Les gars, voilà l'histoire", tout le monde a dit : "Oh oui, c'est l'histoire." On a voulu rendre honneur au fait qu’on avait le sentiment de ne pas avoir achevé sur le trafic sexuel.

    C'est vraiment choquant ce qui se passe en ce moment avec le trafic des êtres humains.
    C'est choquant ! Et Giacomo est très impliqué personnellement dans cette situation, alors quand on a commencé à raconter cette histoire la saison dernière, il était très enthousiaste et reconnaissant de sensibiliser les gens sur ce sujet. Alors quand je lui ai raconté cette histoire, il était plutôt content. Il était ravi que DeLuca meure de cette manière courageuse et noble qui va aussi continuer à sensibiliser les gens, et aussi ravi que nous fassions très attention à ce qu'il ne parte pas à cause de sa crise mentale, mais à cause de son courage et de sa certitude que quelqu'un devait arrêter cette femme.

    Il y a aussi une certaine puissance dans le fait que quelqu'un meure de quelque chose qui n'a rien à voir avec COVID-19 cette saison.
    C'est à ça que je pensais quand ces histoires me sont venues à l’esprit. J'étais préoccupée par les tragédies que je lisais et qui n'avaient aucun rapport avec le COVID. Tout mon corps se disait : " Attend ! Ce n'est pas juste ! Le COVID est déjà assez important et mauvais, vraiment, la sœur de quelqu'un vient de mourir du cancer ? Vraiment, la maison de cette personne vient de brûler ?" C'était tellement injuste et parfois c'est ce que fait le monde, parfois il y a une tragédie après l'autre et je pense que nous avons tous vécu ça cette année.

    Je veux aussi parler de la plage. Contrairement à certaines morts précédentes de Grey's, vous avez pu montrer un peu DeLuca dans l'au-delà. Qu'est-ce que cela vous a fait de pouvoir créer ces moments ?
    L'opportunité d'imaginer que la mort s’accompagnent de retrouvailles est une chose que nous n'avions jamais faite dans cette série de cette façon, et de trouver de nouvelles façons de dire au revoir à des personnages qui vous permettent de faire votre deuil et d'être dévasté et aussi submergé par la question "Oh mon Dieu, qui serait sur ma plage ?". Je pense que c'est un cadeau. J'aime cette plage et je lui suis reconnaissante. J'aime cette plage. Des gens m'ont dit, "Cette plage m'a fait retourner en thérapie, Krista." [Rires]

    La plage est l'endroit où l'on peut exprimer tous ses sentiments, surtout quand DeLuca dit quelque chose comme "J'avais des projets".
    Je vais vous dire que ça a été thérapeutique pour moi. J'ai écrit toutes les scènes de plage. C'est ce que j'ai fait cette saison. J'ai écrit toutes les scènes de plage comme une pièce de théâtre. Et j'adore ça. J'aime la pièce. J'adore la plage. C'est puissant et beau et cette scène de château de sable, c'est comme si on pouvait tous ensemble soigner notre chagrin collectif à travers cette plage. Pour moi, en tout cas, je peux exprimer mon chagrin, mes espoirs, mon soulagement. Je pense que ce que j'ai dit à Giacomo lors de la lecture de cet épisode, c’est la vérité. J'ai dit : "Merci de jouer ce personnage de façon tellement belle et puissante que nous pouvons tous ressentir notre chagrin collectif à travers sa mort." Je pense qu'il y a une raison pour laquelle nous pleurons aussi fort quand DeLuca part et je ne pense pas que ce soit juste à cause de lui, je pense que c'est un tout.

    Que pouvez-vous dire de la storyline de Carina (Stefania Spampinato) pour le reste de la saison ?
    C'est une storyline de deuil. C'est son petit frère, c'est dévastateur et elle joue ça… j'ai des frissons dans tout le corps quand je parle de la beauté de son jeu. C'est stupéfiant.

    Je suis aussi inquiet pour Teddy. Elle pensait qu'Owen et elle avaient enfin fait quelque chose de bien ensemble, mais on lui a tout arraché. Comment la mort de DeLuca va-t-elle l'affecter ?
    Puissamment. Vous avez deviné une des principales histoires que nous allons raconter, à savoir que tout le monde a un point de rupture et cela pourrait être celui de Teddy. Cette histoire nous donne l'occasion de commencer à déballer ce qui n'a pas encore été dit sur les raisons pour lesquelles elle a fait certaines des choses qu'elle a faites au cours des dernières saisons. source


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