• Ellen Pompeo

    Hier, les trois héroïnes de Shondaland, Ellen Pompeo, Kerry Washington et Viola Davis, ont été reçues par BuzzFeed pour promouvoir la soirée du jeudi soir.

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    Premier sujet évoqué durant cet entretien, la diversité raciale qui est la marque de fabrique des séries de Shonda Rhimes. "Cela a été incroyable de faire partie du changement à la télévision" a déclaré Ellen. "Cela a été un parcours incroyable et dieu merci que Shonda Rhimes ait voulu créer une télévision qui ressemble à la vie, qui ressemble au monde réel. Et enfin, les chaines télévisées, qui fonctionnent sur un système complètement archaïque, une fois que quelque chose a du succès et rapporte de l'argent, elles se disent, ‘Oh quelle idée géniale ! Donnons du travail à une femme noire’. Parce qu’il n’y a pas de femmes noires dans le monde, alors pourquoi aurait-on pensé à ça avant ? Tout d’un coup, on réalise que ‘Oh, les femmes noires peuvent faire de l'argent aussi ? Oh. D’accord. Eh bien, mettons-en plein à l’écran’. C’est un système tellement dépassé, tellement archaïque. Rendons grâce à Shonda Rhimes parce que sans sa sagesse, son esprit et sa créativité, les chaines ne voient pas ça."

    Ellen a été très émue quand on lui a demandé ce que les gens de couleur ressentaient, selon elle, de se voir enfin représentés à la télévision. "Vous savez, je ne suis pas la mieux placée pour parler de ça. Je suis si souvent gênée. En tant que blanche, je suis tellement gênée. Vous savez, nous devons nous sentir honteux pour ça. Et nous pouvons seulement espérer et faire tout notre possible et continuer à faire des progrès, parce que nous avons fait un énorme tort aux personnes et je l'ai vu de mes propres yeux. Nous allons payer cette dette à jamais en ce qui me concerne. Il n’y a aucune punition qui soit suffisante à mes yeux."

    Elle a fait remarquer également que les Asiatiques, les Latino et les Indiens sont toujours sous-représentés à la télévision, en soulignant qu’il y a beaucoup d’Indiens et de Pakistanais au Cedars Sinai Hospital à Los Angeles, mais qu’on ne les voit pas à l’écran. "Il y a d’autres groupes que nous devons représenter. Nous n’en avons pas du tout fini.

    Elle a d’ailleurs des problèmes avec le mot “diversité". "J’adorerais prendre ce terme et l’amener au siècle prochain à ne plus seulement inclure que la race. Que la diversité ne soit pas seulement que quelques personnes noires dans une série. La diversité, ce sont les différences politiques, les handicaps." Kerry Washington est alors intervenue, "C’est aussi l’orientation sexuelle, la religion, l’âge, le genre." "Honnêtement, le mot diversité, j’aimerais le jeter" a repris Ellen. "Parce que nous sommes tous différents. Shonda fait un travail étonnant dans ce sens. Il y a de tout dans ses séries. Des gens plus vieux, des adolescents transgenres, Elle a amené la diversité à un autre niveau, et pas seulement concernant la race. Elle devrait être reconnue pour ça, plus qu’elle ne l’est. Il n’y a personne d’autre qui fait ce qu’elle fait.”

    Ellen a ensuite expliqué comment se passait le tournage des scènes. "Dans Grey’s particulièrement, tout se passe par trois. On dit tout 3 fois. C’est très difficile de mémoriser les répliques. Parce que moi, en tant qu’actrice, j’ai vraiment besoin d’être reliée à ce que je fais. Qu’est-ce que je suis en train de dire à cette personne ? Dans la vraie vie, vous ne répétez pas la même chose encore et encore. Voilà où on en est, nous devons en arriver à ce stade, et après nous arriverons à un autre stade et alors nous en aurons fini. C’est comme un courant continu. Dans une scène, vous devez répéter, parler d’une certaine façon pour que le public vous comprenne, ou s’ils oublient, leur rappeler ce qui se passe, l’écriture de Grey’s, tous les cas médicaux qui sont en quelque sorte un parallèle de la vie des médecins, donc nous devons garder certains thèmes, comme l’honnêteté, la vérité, la mort. C’est assez répétitif et ça peut être compliqué à mémoriser pour moi. J’ai 44 ans et probablement que je commence à perdre la mémoire, en même temps que ma vue.” (Rires)

    Elle a rendu ensuite hommage aux monteurs. Alors qu’une même scène est tournée parfois jusqu’à douze fois de suite, et qu’il y a beaucoup de “déchets”, les monteurs arrivent à sélectionner les meilleurs moments des acteurs. Ils prennent la première phrase d’une prise, la seconde dans une autre prise et ainsi de suite. Elle pense que les monteurs sont les plus grands fans des acteurs et ils arrivent à les faire paraitre brillants dans leur art. Ils prennent les meilleurs moments et ils en font une seule scène qui devient superbe.

    Ellen a créé la surprise en révélant qu’elle ne comptait pas poursuivre sa carrière d’actrice, une fois que Grey’s Anatomy tirerait sa révérence. "Je n’ai pas vraiment une grande envie de jouer la comédie après Grey’s. Je suis dans une phase de transition. Je ne trouve pas que jouer la comédie soit valorisant. Au stade où je suis dans ma vie… vous savez, j’ai la quarantaine, je pense différemment, je ne veux pas forcément travailler pour d'autres personnes." Cela ne veut pas dire qu’elle exclut totalement l’idée de jouer la comédie dans le futur. "Ne jamais dire jamais" dit-elle en riant. "Je ne vais pas arrêter et faire une déclaration du genre, "Je prends ma retraite". Je pense que Jay Z a déclaré qu'il prenait sa retraite à un moment aussi. Donc, j'essaie de garder le cœur et l'esprit ouvert pour tout ce qui se présente à moi, et ce qui m’est destiné se fera."

    Pour le moment, elle est passionnée par la production. "Produire est très difficile mais c’est très intéressant et amusant de trouver des projets. C’est ce qui m’amuse beaucoup pour le moment. Je trouve ça amusant, de chercher un livre, un article ou une idée et de les transformer."

    Elle a expliqué que sa décision découlait d’un sentiment d'accomplissement avec le succès de la série médicale. "Jouer la comédie a été une merveilleuse opportunité mais je l’ai tellement fait dans les onze dernières années. Peut-être qu’une partie de moi ressent le besoin d’avoir quelque chose à prouver parfois et avec la comédie, je n’ai plus cette sensation, même si je n’ai pas reçu de prix. (Rires) Grey’s est diffusé dans 97 pays ou quelque chose comme ça, et nous avons eu le grand bonheur d’avoir tous ces fans merveilleux qui nous aiment encore dix ans plus tard. J’ai l’impression que j’ai réussi et que je n’ai plus rien à prouver. J’aimerais essayer de me lancer des défis. J’ai l’impression d’avoir réussi la partie comédie. J’aimerais essayer de voir si je peux faire quelque chose de différent, et y avoir du succès. J’ai l’impression d’avoir eu beaucoup de succès avec la comédie, selon ma définition du succès. D’autres personnes veulent des films et des Oscars, et c’est leur carrière. Pour ma carrière, je pense que j’ai atteint le sommet idéal de ce qu’on peut faire à la télévision et j’aimerais essayer un nouveau sport et voir si je suis bonne à faire autre chose.

    Lorsqu’on lui a demandé ce qu’elle pouvait dire sur la saison 11, qui a été baptisée la saison de Meredith, Kerry Washington est intervenue pour lui dire que l’affiche de la saison était magnifique. Ellen a répondu en plaisantant que l’affiche semble avoir été faite en 1973 et qu’elle adore le département publicité d’ABC. "Je ne peux rien vous dire" a-t-elle ajouté ensuite. "Je peux dire que nous ne pouvons pas déménager pour Washington parce que je découvrirais que mes parents sont vivants, même si je sais que mon père est vivant et que ma mère est morte. Mais elle n’est même pas morte, elle est à la Maison Blanche. C’est dingue. Alors Meredith serait énervée. Je peux dire aussi qu’il y aura beaucoup de flashbacks. Très difficile de revenir en arrière et de jouer des vieux trucs." Kerry Washington lui a demandé si ces flashbacks seraient situés dans une période antérieure à la saison 1. "C’est toi qui le dis, pas moi" a répliqué Ellen avec un sourire. "Shonda, c’est elle qui l’a dit." Kerry a précisé immédiatement que ce n’était qu’une question. "Il y a beaucoup de flashbacks dans la première partie de saison" a alors repris Ellen. "C’est très difficile. Je sais que je l’ai déjà dit mais… beaucoup de gens dissent, ‘Comment pouvez-vous rester dans une série pendant 11 ans sans vous ennuyer ?’ C’est exactement le contraire. Après 11 saisons, vous devez rester vif et disponible pour trouver des façons de faire une scène comme vous l’avez fait 45.000 fois avant. Vous ne pouvez pas décevoir le public. Vous devez y aller. Vous devez divertir. Ça, c’est pour moi un incroyable défi. Mais j’aime les défis et ils m’inspirent vraiment pour me prouver des choses à moi-même, pour me faire continuer ce que je fais et ne pas m’ennuyer, pour jouer mieux que je l’ai fait les 45.000 autres fois. Comme si la 46.000e fois allait être la meilleure que j’ai jamais faite. C’est ce qui me fait continuer. Il y a donc beaucoup de flashbacks et je dois être très attentive et disponible. Je ressens beaucoup de pression, plus que jamais, pour que la saison 11 soit bonne.”

    Pour le moment, elle a signé pour rester jusqu’à la saison 12 de Grey’s Anatomy, même si la chaine n’a pas encore annoncé qu’il y aurait une autre saison. Lorsqu’on lui a demandé si elle était prête à jouer Meredith Grey au-delà de cette limite, elle a répondu, "Je ne peux pas dire. Je ne prends jamais rien pour acquis et je n’aurai pas l’arrogance de penser que la série pourrait avoir une saison 12. Qui sait ? Si les fans sont avec nous, si nous faisons notre travail, alors peut-être que nous aurons la chance d’obtenir une saison 12, mais je ne vais présumer de rien. Rendons nos fans heureux maintenant avant de nous inquiéter de les rendre heureux pendant quatre ans."

    Pour conclure, on lui a demandé quel conseil elle donnerait à son personnage. "Occupe-toi de tes affaires ! Elle s’occupe toujours des affaires des autres ! C’est ce que je dis toujours à ma fille."


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