• Jesse Williams

    Jesse est un ardent défenseur de l’égalité des droits pour les Afro-Américains aux Etats-Unis. Invité sur CNN dimanche, il a exprimé son opinion quant à la crise que connait le pays, suite à la mort d’un jeune homme de 18 ans, abattu de six balles par la police alors qu’il n’était pas armé.

    "Je pense que nous devons parler des évènements et nous assurer que nous commençons par le commencement. Vous verrez que les gens qui font de la répression veulent souvent commencer le récit avec ce qui les arrange. Ici, ça a commencé avec un gamin sur lequel on a tiré, qui est mort et qu’on a laissé dans la rue pendant quatre heures. Je n’ai jamais vu qu’on avait laissé un corps blanc dans la rue pendant quatre heures sous une chaleur étouffante. Le policier n’a pas fait de sommation, le corps n’a pas été mis dans une ambulance, il a été transporté dans un 4X4 suspect et banalisé.

    Il y a beaucoup de comportements bizarres et ça, c'est l'histoire, c'est là que nous avons besoin du journalisme. C'est là que nous avons besoin que cet élément de la société se mette en branle, et qu’il ne continue pas seulement à répéter en boucle ce que le gamin a peut-être fait dans une supérette. C'est malheureux, si ça s’est passé, ça va être pris en compte, qu'on le veuille ou pas. Mais nous avons besoin du journalisme pour se faire sentir et commencer à raconter l'histoire depuis le début. Il s’agit d’obtenir justice pour un enfant qui a été abattu, un jeune de 18 ans qui a été abattu, un point, c’est tout.

    Le fait que parce qu’il a volé une poignée de cigares bon marché, ça vaut quoi ? 5 dollars ? J'ai vécu dans les banlieues blanches de ce pays pendant longtemps. Je sais qu’il y a plein de jeunes blancs qui volent des trucs dans les supérettes. Il y a le fait qu’à chaque fois qu’un noir fait quelque chose, il devient automatiquement un voyou qui mérite la mort. Nous ne sommes pas les seuls qui vendons et prenons de la drogue tout le temps. Nous ne sommes pas les seuls qui volons et disons n’importe quoi aux flics.

    Il y a deux poids, deux mesures, et un vécu complètement différent qui fait qu’une certaine partie de ce pays a le privilège d’être traitée comme des êtres humains, et le reste ne l’est pas, un point c’est tout. Il faut en parler, c’est ce qui se passe. C’est ce qui frustre les gens, parce que vous ne connaissez pas cinq personnes noires, cinq hommes noirs en particulier, qui n'ont pas été harcelés et qui ne se sont pas sentis menacés par des policiers. Vous ne pouvez pas en trouver cinq. Ce n’est pas une invention. Il y a beaucoup de jeunes hommes noirs qui sont abattus parce que les gens se sont sentis menacés. Des garçons non armés qui étaient soi-disant une menace, parce qu’être un homme noir dans ce pays est parfois une agression en soi. "

    (le journaliste lui fait remarquer qu’il est un privilégié et qu’il a du succès) Je ne pense pas seulement à moi. Je pense à un groupe de personnes. C’est un problème de classe qui existe de toute évidence… je suis heureux que vous en parliez. Le fait de devoir expliquer pourquoi c’est un problème racial est absurde. C’est racial parce que ça n’arrive pas aux blancs.

    C'est une tradition dans ce pays, où les gens peuvent tuer des noirs parce qu’ils se sont sentis insultés ou dérangés. Nous sommes victimes d’un fantasme. Voyez le nombre de garçons qui ont été abattus parce qu’on avait peur. Le fait de se sentir menacé est différent d’être menacé. On prétend qu’on est menacé mais ce n’est pas le cas. Nous devons continuer à nous battre pour être entendus et traités comme des êtres humains "


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