A l’occasion de son départ, Jesse Williams a donné plusieurs interviews dans lesquelles il parle de ses sentiments au sujet de son départ et s’il compte revenir un jour dans la série. Il évoque aussi la possibilité d’un spinoff consacré à Japril.

Tout d'abord, avez-vous approché Krista Vernoff pour lui demander de partir, ou est-ce elle qui l’a fait ?
Ça a été vraiment collectif. Ça n'a pas commencé par une décision, ça s'est terminé par ce qui avait du sens pour le parcours du personnage. On cherchait à comprendre où il allait, et quelque chose nous disait qu'il ne pouvait pas rester. Il s'est lancé dans ces déambulations et dans un parcours personnel, et il n'a pas vraiment été capable d'entretenir une relation personnelle depuis April. Il est vraiment perturbé par son père, et on n’a pas souvent l'occasion de voir à la caméra un homme hétéro être vulnérable et reconnaître que quelque chose lui manque à cause du mal qui lui a été fait par un parent et être capable de le reconnaître. Non seulement ça, mais ils peuvent essayer de faire quelque chose pour y remédier. Ils l'ont donc envoyé essayer de combler un vide et de trouver ce qui lui manquait, et dans ce processus, il en apprend davantage sur le monde extérieur. Il se dit : "Bon sang, je ne sais rien du monde extérieur ! J'ai été dans une tour d'ivoire tout ce temps, vivant dans du papier bulle. Arrachons-le et voyons ce que ça fait." Jackson a toujours été professionnel, mais qu'en est-il de ce qui le passionne ? Reprendre la fondation de sa mère m'a semblé être une progression naturelle, et je me soucie beaucoup plus de ce qui est vrai pour le personnage que de ce qui est esthétiquement complémentaire.

Certains téléspectateurs ont suggéré que ça pourrait donner un super spinoff si on suivait Jackson, April et Koracick à Boston. Cela vous intéresserait-il ?
On verra. Je ne suis pas tout à fait sûr. Il y a certainement une partie de moi qui doit faire quelque chose de différent et de nouveau, donc je suis très excité par ça. Cela dit, je suis vraiment fier du travail et du personnage que j'ai créé dans ce monde, et je comprends l'intérêt des fans. Ce serait un spinoff très intéressant, avec des acteurs incroyablement talentueux, dans un univers que je ne vois pas représenté à la télévision en ce qui concerne l'équité en médecine et le rôle réel que joue la communauté médicale dans l'impact sur nos moyens de subsistance, donc il y a quelque chose à examiner. Alors on verra. On verra bien.

Je ne sais pas si vous êtes autant Team Japril que Sarah Drew, mais étiez-vous content que l'épisode des retrouvailles donne autant d'indices sur le fait que Jackson et April finiraient par se remettre ensemble après tout ?
Oui, ils forment un couple d'enfer. Ils sont très populaires pour une bonne raison. Il y a une véritable alchimie, une vulnérabilité et une volonté d’évoluer qui me plaisent beaucoup en tant qu'interprète, sans parler des fans. Donc j'aime l'idée qu'ils puissent partir ensemble sous le soleil couchant. Et j'aime que ça ne soit pas vraiment indiqué. On ne les a pas vus s'embrasser ou se peloter. On ne sait pas s'ils forment un couple d’un point de vue romantique, mais le public a la possibilité de finir la phrase, pour ainsi dire, et de fantasmer sur la manière dont ça pourrait fonctionner. C'est vraiment approprié, car une grande partie des fans de Japril comble les lacunes et nous montre pourquoi cela les touche tant.

Y a-t-il quelque chose que vous n'avez pas pu faire en tant que Jackson et que vous auriez aimé faire?
C'est une bonne question. Je ne pense pas. Je crois que la réponse serait oui s’il n’y avait pas eu cette saison. J'ai pu confronter ma mère à sa surprotection et mon père... Dire la vérité au pouvoir a un impact réel. C'est une phrase populaire pour une raison. Dans ce cas, mon père avait beaucoup de pouvoir sur moi, sans même être présent. Pouvoir lui dire la vérité... Je pense que nous pouvons tous nous identifier d'une certaine manière à ces choses non formulées que nous voulons exprimer à nos parents ou à un ancien petit ami ou amant. "Il y a une chose que j'aimerais pouvoir te dire, mais je ne suis pas prêt, ou je ne suis pas assez courageux, ou bon sang, tu ne sais pas ce que ça représente pour moi." Et on s’entraîne à le dire dans la voiture, mais on ne le fait pas vraiment. Mais pour Jackson, être capable de dire à son père "Hé, ça m'a vraiment perturbé"... Je trouve que c’est vraiment important pour les hommes de voir des hommes faire ça. Voir d'autres personnes être vulnérables en public change la vie, et je crois qu’on verra l'impact de ces deux derniers épisodes se répercuter au fil du temps. Je vois déjà des hommes surgir d’un peu partout pour dire à quel point c'est cathartique et combien ils peuvent s'identifier, en particulier les hommes qui n'ont pas eu de père dans leur vie.

Comme vous le savez, les membres du gang des plasticiens de Grey’s sont historiquement très beaux. A votre avis, qui va pouvoir remplacer Jackson ?
[Rires] C'est amusant ! Dommage que la série ait tellement de personnes laides. Mince, il y a Anthony Hill. Vous avez Jake Borelli, qui est un acteur vraiment incroyable, je me souviens l'avoir pris à part au début et lui avoir dit : "Tu fais un travail fantastique, continue, tu inspires les scénaristes". Chris Carmack est incroyablement talentueux malgré son aspect hideux. Jo a déjà choisi une nouvelle spécialité, mais nous devrions avoir une femme dans le gang des plasticiens. Mais espérons que quelqu'un garde la lumière allumée, car c'est une petite partie amusante de l'héritage. source

Nous sommes ravis que Jackson ait eu une fin heureuse, mais nous avons quand même le cœur brisé par son départ. Comment vous sentez-vous maintenant que votre dernier épisode a été diffusé ?
Je me sens bien. Je suis touché, non seulement par la réaction, mais aussi par la façon dont nous avons été capables d'élaborer pour lui un départ qui a du sens, qui est lié à son histoire. Je me sens vraiment honoré d'avoir eu l'opportunité de créer avec les scénaristes une histoire qui honore le personnage et ceux qui l'entourent, ce monde, et qui a également un lien avec le monde réel. C'est vraiment une expérience pour lui, en particulier l'élément personnel du rôle avec son père et le fait de creuser vraiment dans l'amélioration de soi. Cela m'a vraiment touché.

C'était donc un travail de collaboration ? Avez-vous participé à l'élaboration de l'histoire du départ de Jackson ?
Oh, entièrement en collaboration. J'ai eu un impact direct sur le dialogue, en particulier pour l'épisode d'il y a quelques semaines quand je suis parti à la recherche de mon père. J'ai été directement impliqué dans ça.

C'est vraiment cool et ça semble être une chose courante pour les acteurs de cette série, d’être impliqué dans l'histoire des personnages ?
Oui, vous savez, en étant là depuis si longtemps, maintenant je connais le personnage aussi bien que n'importe qui. Les gens vont et viennent - certains scénaristes, les réalisateurs, mais moi, je suis ce personnage toute la journée, tous les jours. Alors c'est vraiment beau d'être reconnu et de se sentir inclus. C'est un privilège.

Vous devez aussi être fier de la série qui fait que le départ de votre personnage soit lié à des choses plus importantes qui se passent dans le monde en ce moment, à savoir le racisme systémique.
Oui. Il n'a pas toujours été aussi connecté aux gros titres et à ce qui se passe dans le monde, mais quand on évolue et qu'on change, parfois ça arrive. Cette connexion reflète une grande partie du parcours de nos téléspectateurs en tant qu'adultes avec ce qui s'est passé dans la conscience publique au cours des dernières années et les gens ont été invités, si ce n'est mis au défi, de se lever, d'avoir une opinion, de s'informer et de voir comment on peut intégrer un travail influent. J'ai constaté que ça intéresse vraiment les gens.

Je suis aussi tellement heureuse que Jackson ne soit pas mort. Ça a été un soulagement. Saviez-vous, en commençant cette saison, que ce serait votre dernière ? Ou bien quand cette décision a-t-elle été prise ?
Je crois que c'était pendant cette la saison. C'est une chose qui a été évoquée et qui s'est produite naturellement dans le cadre du parcours de Jackson. Il semblait logique que le personnage ait vécu une vie très privilégiée, qui l'avait protégé du monde extérieur mais aussi de lui-même. Ces deux dernières années, il a beaucoup évolué sur le plan personnel. Il s'est enfui, a mis fin à ses relations amoureuses et il est clair qu'il traverse une période difficile. Il n'a pas été capable de former une relation solide depuis April, que ce soit romantique ou même platonique. Il était vraiment devenu cette personne introvertie qui ne fait que son travail. Il était un peu perdu, il cherchait quelque chose et n'était pas capable d'être vraiment présent et engagé dans une relation amoureuse, il n'était pas capable de trouver un lien avec une autre personne, et il avait toujours envie de partir en exploration personnelle. Il a finalement pu se rendre compte que cela avait beaucoup à voir avec le fait d'avoir été abandonné par son père à un jeune âge et réaliser que cela avait vraiment nui à sa capacité à faire confiance aux autres, et qu’il avait toujours l'impression de vouloir partir avant qu’on ne le quitte, et c'est un gros problème pour les gens. Donc ça s'est fait tout seul.

Avez-vous également été heureux que Jackson et April se soient retrouvés – peut-être d’un point de vue romantique ? quel effet cela vous a fait de retravailler avec Sarah Drew ?
Je suis ravi. Je l'aime. J'aime la façon dont je suis à l'aise avec une personne sur le plateau pour explorer vraiment une histoire. Une grande partie du travail d'acteur consiste à écouter, à se connecter aux autres et à se sentir en sécurité avec eux, à sentir qu'on vous voit, qu'on vous comprend et qu'on ne vous comprend pas mal. Ces deux personnes se connaissent et se comprennent, et elles ont pu guérir et évoluer d'une manière qui leur permet de vraiment se comprendre et de s'écouter l'une l'autre, d'offrir une critique constructive et née de l'amour. C'est important. Ce n'est pas seulement important en théorie, mais on n’a pas travaillé ensemble depuis de nombreuses années, et on s’est tout de suite retrouvé à l’aise. On a pu faire des scènes vraiment intéressantes, être capable de de vivre quelque chose qui ressemble à la vraie vie et ne pas simplement le faire, atteindre un objectif et partir. On a pu y réfléchir, commencer à un endroit et finir à un autre. C'est vraiment le rêve pour un acteur.

Comment s'est passé votre dernier jour de tournage, et quelle est la dernière scène que vous ayez tournée ?
La dernière scène est celle où je fais le tour de l'hôpital en regardant les jeunes internes, en riant. Je me rends compte maintenant que d’un point de géographique, physique, ce que je regarde, ces deux ou trois internes que je regarde avec nostalgie, l'endroit où ils se tiennent, c’est l'endroit où j'apparais pour la première fois dans la série, où j'arrive en courant et où j'ai ma toute première réplique, juste là, à cet endroit. J'ai débarqué en blouse orange avec le personnage de Sandra Oh et j'ai lâché : "Ce qu'on faisait à Mercy West, c'était..." C'était vraiment à cet endroit que je regarde mon passé.

J'ai l'impression que quelqu'un a fait exprès de l'écrire comme ça...
Oh, oui. Kevin McKidd a réalisé cet épisode. Il est vraiment au top de ce genre de choses.

Il voulait vous faire pleurer ! Avez-vous emporté quelque chose du plateau ?
Lors de mon dernier jour de tournage, l'équipe et les acteurs m'ont donné une boîte personnalisée incroyablement gentille et émouvante, remplie de lettres et de souvenirs de chaque membre de la famille - nous parlons de chaque membre de l'équipe, de chaque acteur, de chaque scénariste, de chaque assistant d'écriture. Des lettres et des photos sincères. J'ai ma blouse originale, mon stéthoscope, ma carte d'identité, mes blouses et tous ces souvenirs. C'était vraiment gentil. Je regarde la boite en ce moment, elle est sur mon plan de travail. Ce sont des trucs personnels vraiment, vraiment mignons, des anecdotes. C'était vraiment quelque chose. Je suis incroyablement reconnaissant.

Est-ce qu'ils ont mis les blouses oranges du début ?
Vous savez quoi, je ne pense pas qu'il y ait de blouses oranges là-dedans.

En regardant les 12 saisons auxquelles vous avez participé, y a-t-il uns storyline de Jackson qui vous a vraiment marqué ?
Eh bien, je dirais, et je suppose que c'est probablement assez évident, l'histoire avec April parce que ça a duré des années et Sarah et moi avons vraiment eu un impact sur cette histoire. Sarah et moi, on allait voir les scénaristes. On les coinçait si on avait des idées. On partageait nos idées dans les caravanes des autres. On a vraiment mis la main à la pâte pour faire en sorte que ce parcours soit fidèle à leur personnalité, de manière totalement désintéressée. On a probablement coupé plus de répliques qu’on a essayé d'en ajouter. Il ne s'agissait de rien d'autre que de trouver la vérité de leur parcours. La collaboration avec les scénaristes, Shonda [Rhimes] et tout le monde a été réelle. J'en ai tiré beaucoup de leçons. Nous sommes passés par beaucoup de choses profondément émotionnelles. Mais mon premier souvenir que je n'oublierai jamais est le final de la saison 6 - c'était ma première saison. Le double épisode final où le tireur arrive à l'hôpital, c'était vraiment intense. Je ne savais pas si j'allais avoir un travail la semaine suivante ou s'ils allaient me reprendre. C'était un peu stressant en ce sens, mais vraiment excitant. Dans l'épisode du tireur, à la fin, Jackson a l'idée de sauver la vie de Derek Shepherd en débranchant le moniteur cardiaque pour qu'il passe pour mort et que le tireur ne lui tire pas dessus. C'était la première vraie contribution de Jackson envers le groupe et la preuve qu'il n'est pas juste un débutant, mais qu'il prend des décisions vraiment conséquentes. J'ai vraiment eu l'impression d'être dans le coup. Ça a été un moment très important.

Et ça l'a fait entrer dans les bonnes grâces de Meredith ! Pensez-vous que nous reverrons Jackson dans la série un jour ?
Je ne sais pas. Je ne suis pas langue de bois. Je pense que c'est possible. Il n'est pas mort ! Il travaille toujours avec la fondation. C'est le patron de tout le monde. Donc je pense que c'est possible. Il faut voir. source

Parlons de la genèse de votre départ de la série. Quel genre de conversations avez-vous eu avec Krista Vernoff et quand avez-vous su que ce serait votre dernière saison dans Grey's ?
Cela s'est produit naturellement cette année, lorsqu’on a commencé à envisager la situation de Jackson en termes de découverte de soi. Au cours des deux dernières années, on a constaté qu'il n'avait pas réussi à avoir des relations amoureuses, qu'il avait des problèmes de confiance dans ses relations, qu'il s'était désisté et qu'il était parti seul dans les bois pour se découvrir, et qu'il avait pris beaucoup de distance pour ne pas avoir de véritables relations avec d'autres personnes à l'hôpital. Il était un peu perdu depuis son divorce et certains des événements traumatisants qui se sont produits, et la rencontre avec son père, c'était vraiment inachevé. Vous avez un personnage qui est en transition, qui essaie de se trouver et qui rencontre beaucoup d'obstacles, et quelque chose doit changer, sinon il va simplement s’engourdir et se dissoudre. Et puis, il y a ce qui se passe à l'extérieur dans le monde réel, concernant la société et la politique, il commence à se sentir exclu de là aussi. Il n'a pas vraiment de prise sur sa vie personnelle, sa vie sentimentale ou sa vie sociale, et puis sa vie professionnelle a été vide en termes d'administration. C’est un Avery, donc il a beaucoup de pouvoir et d'influence, mais il le fuit, donc il a des problèmes d'identité, et ensuite vous voyez que d’un point de vue politique, il ne se sent pas impliqué dans ce monde extérieur. Pourquoi ne suis-je pas impliqué ? Il faut que je fasse quelque chose. On a senti que cette personne devait changer son environnement, et que ce serait vraiment bien de montrer un homme adulte qui cherche à se réparer. En gros une thérapie. Comment aller affronter ses démons, découvrir ce qu'il comprend de l'amour et de la mort, et de lui-même, et retourner affronter son père et admettre que cela a vraiment eu un impact délétère sur sa capacité à avoir une relation. Tu m'as abandonné. C'est quoi ce bordel ? Je dois faire face au fait que oui, quelque chose me manque. Je n'ai pas tout compris. Je ne sais pas comment rester à un endroit parce que j'ai cette énorme chose au-dessus de ma tête, et je pense que c’est important d'avoir des exemples de personnes, en particulier des hommes, et des hommes de couleur, qui sont vulnérables et disent vous savez quoi, je n'ai pas tout. Je me fiche d'être riche et que les filles m'aiment. Et alors ? Il ne se connaît pas lui-même et il est important d'en donner des exemples et qu'il essaie d'y remédier. Je pense que nous sommes d'accord, Krista et moi, que ce personnage ne peut pas rester. Il doit changer d'environnement. Nous l'avons déjà vu seul, mais il a besoin de faire quelque chose de plus significatif qui lui donne un but, et il a besoin d'être entouré de personnes qui le comprennent et le connaissent, que ce ne soit pas l'instinct paternel qui le tapote sur la tête comme un aîné, comme sa mère ou Richard. Cela s'est donc fait naturellement en respectant la vérité du personnage, et non pas ce que je veux, ou ce que la série veut, ou ce que les fans veulent. Qu'est-ce qui est vrai pour le personnage ? Où se trouverait-il ?

Connaissant votre activisme hors écran et certains de vos travaux de production, en particulier dans le domaine des documentaires, cela correspond vraiment à ce que Jackson veut accomplir ensuite. Avez-vous eu votre mot à dire dans l'intrigue de son départ ?
Oui, j'ai eu mon mot à dire sur le processus, le voyage qu'il entreprend et les mots qu'il prononce. C'est intéressant parce qu'il y a des similitudes dans le sport mais pas dans la position jouée dans l'équipe, parce que moi-même, Jesse Williams, j’ai une conscience politique depuis que j'ai 5 ans et j'ai toujours été impliqué dans le travail politique, alors que Jackson est littéralement l'opposé, il n'a jamais été impliqué d'aucune façon. Donc, alors que moi, Jesse, j'ai une certaine familiarité avec le langage et l'expérience, lui n'en a aucune, mais je peux m'identifier à la myriade de personnes que je rencontre et qui essaient de trouver leur voie, et ce qui se passe de nos jours, c'est que des gens qui n'ont jamais eu à faire l'expérience de cette justice sociale et qui ont pu l'éviter toute leur vie et juste être politiquement agnostiques réalisent que leur silence est un consentement et qu’ils veulent s’impliquer. Comment puis-je m'impliquer sans être jugé et sans avoir honte de ne pas l'avoir fait avant ? Je pourrais attirer davantage l'attention sur moi en essayant de m'impliquer maintenant. C'est une période très polarisée de notre histoire, alors acceptons-la et laissons un personnage l'explorer, être vulnérable et honnête, et dire "Hé, je ne sais rien de tout ça. Je n'ai pas été impliqué. Je l'ai juste regardé et c'est tout. Ma mère m'a convaincu de ne pas m'impliquer et de me demander comment je pouvais m'impliquer, comment je pouvais être utile. Il a tout gâché. Il a essayé de jeter de l'argent sur un problème, et ça n'a fait qu'empirer, et ce sont toutes des erreurs auxquelles je pense que les spectateurs peuvent s'identifier, et oui. J'ai vraiment été impliqué dans la création de ce contenu.

Dans votre esprit, comment se présente le prochain chapitre pour Jackson à la tête de la fondation à Boston ? Va-t-il tenir ses promesses ? Va-t-il renouer avec April, vont-ils redevenir une famille avec leur fille ?
À mon avis, il aura beaucoup de difficultés sur la route du succès dans l'administration qu'il a prise pour diriger une fondation. Je pense que c'est une chose qu'il ne veut pas, ne peut pas abandonner. Il a finalement trouvé une place pour son être tout entier qui ne se limite pas à sa profession. Il aimait son travail de chirurgien. Il était sacrément bon, mais il n'utilisait qu'une moitié de lui et il a besoin de trouver quelque chose qui nourrisse son âme. Il a toujours eu l'impression de ne pas faire partie de la communauté qu'il avait choisie. Il n'est pas parmi les gens, il n'est pas régulier. Il a cet héritage, tout cet argent, tous ces privilèges et les gens aiment son apparence, ce qui n'a rien à voir avec lui, mais on lui en attribue le mérite. Ce sont toutes ces choses qui gravitent autour de lui. Il a toujours eu une bulle autour de lui qui l'a protégé, et pouvoir faire ce travail, je pense qu'il va être ravi et avoir l'impression que le sang coule dans ses veines d'une toute nouvelle manière maintenant. Il va se sentir vivant d'une manière qu'il n'avait jamais connue auparavant, ce qui est très excitant. Je suis heureux pour lui, et je peux faire le lien avec des moments de ma vie. J'essaie de m'entourer et de faire un travail qui n'est pas juste un chèque, mais un travail qui me tient vraiment à cœur et dont je peux voir l'impact positif sur les gens, donc c'est ce que j'envisage pour lui professionnellement. Oui, je pense qu'il est très possible qu'il ravive un lien romantique avec son ex-femme, ils sont sacrément bien ensemble, mais le plus important, ce dont il a besoin, c'est de l'amitié, de la gentillesse, de la patience et de la compréhension, et je pense qu'il obtiendra tout ça avec elle et sera capable de partager, de donner et de rendre la pareille.

Et puisque, comme l'a dit Bailey, Jackson est maintenant le patron de ses anciens collègues, y a-t-il une possibilité qu'il passe les voir dans le futur ? Reviendriez-vous dans Grey's pour une apparition occasionnelle ?
Vous savez, je ne peux pas être sûr, mais je pense que c'est possible. Oui, je pense que c'est totalement possible. On ne sait jamais comment les choses vont se passer. Il y a beaucoup d'autres facteurs en jeu, notamment les horaires et d'autres choses, mais j'aime l'idée de garder cette option ouverte.

Dans votre dernier épisode, vous avez une scène avec Ellen et les autres membres du cast avec qui vous avez été depuis longtemps dans la série, et il y a eu des flashbacks. Quel effet cela vous a fait de jouer ces scènes et de vous souvenir des premiers jours et du chemin que vous avez parcouru depuis?
Eh bien, c'est intéressant parce que la partie souvenir ne faisait pas vraiment partie du script, honnêtement. Je suppose que les fans ne le savent pas vraiment, mais j'ai été surpris de le voir aussi. Je pense que la showrunner et le réalisateur ont décidé au montage de prendre tous ces flashbacks, scènes originales, mais je ne savais pas que ça allait en faire partie. On a simplement joué les scènes, et surtout la scène avec Ellen. La scène avec Meredith et Jackson, ça a été vraiment émouvant et ça avait des parallèles avec la vie réelle. Ellen Pompeo est une bonne amie à moi, et je pars, ma proximité avec elle change. Je ne vais plus la voir au travail, on se quitte de cette façon, et ça a été émouvant et directement lié aux personnages. Et gardez à l'esprit que toutes ces scènes que vous voyez, il y a 30 membres de l'équipe de production qui se tiennent juste à côté de vous, au-dessus de vous, et ce sont tous des gens que j'aime beaucoup et que j'ai appris à connaître, surtout en tant que réalisateur. J'ai réalisé chaque année des films avec eux. Je passe du temps avec eux de différentes façons, j'en apprends plus sur eux et leurs familles, j'en apprends plus sur leur métier et je les respecte d'autant plus que je comprends le travail incroyable qu'ils font, donc c'est palpable. C'est la fin d'une époque. C'est la fin d'une connexion avec un personne. On passe plus de temps, plus d'heures dans la journée, avec ces personnes qu'avec notre famille en général, donc c'était très lourd, c'est le moins qu'on puisse dire. Et c'est une chose étrange parce qu'il y a de la tristesse là-dedans, mais aussi de l'excitation. Je suis excité par ce qui va suivre, et tout le monde est très heureux pour moi, mais c'est aussi triste, donc vous avez cet intermède de chagrin et de fierté, parmi d'autres sentiments, tout à la fois, donc c'est intéressant à vivre.

Quelle est la prochaine étape pour vous en tant qu'acteur et producteur ? Vous avez également été réalisateur dans Grey's. Allez-vous revenir dans la série derrière la caméra ?
Oui, je vais certainement réaliser de plus en plus de choses dans ma vie et je suis totalement ouvert à l'idée de revenir et de réaliser des épisodes de Grey's. Je viens de réaliser un épisode pour l'autre série de Krista, Rebel, avec Katey Sagal et Andy Garcia, et j'ai récemment réalisé d'autres projets en dehors de cette famille, donc je suis très ouvert à cela. J'ai déjà signé pour quelques films en tant qu'acteur et producteur. Et je suis en train de lancer une plateforme éducative appelée Assemble, qui regroupe toutes les personnes de couleur les plus brillantes du pays pour donner des cours et partager leurs compétences et leurs expériences, ainsi que leurs parcours en ligne et sur une application mobile qui comprend des cours incroyables pour les gens et essaie de combler le fossé éducatif dans notre pays, concernant l'éducation institutionnelle qui est un énorme obstacle à l'entrée pour les femmes et les personnes de couleur. Nous allons les amener directement aux lecteurs pour qu'ils puissent acquérir des compétences et apprendre comment transformer leurs passions en professions et en développement personnel, c'est quelque chose dans lequel je mets beaucoup d'énergie en ce moment. J'essaie toujours de trouver un équilibre entre le travail d'entrepreneur et la création. Je suis en train d'écrire, d'écrire et de réaliser quelque chose de mon cru, et il se pourrait que j'écrive aussi un livre, donc je suis toujours occupé, c'est certain.

Une dernière pensée alors que vous fermez le chapitre Grey's de votre carrière ?
Outre mon immense gratitude envers les fans, je voudrais simplement dire que le rôle des fans n'a jamais été aussi clair pour moi. Ils ne sont pas cet élément auxiliaire de bonus à la fin du processus. Ils sont directement impliqués dans toute l’expérience, et j'ai une immense reconnaissance et un grand respect pour eux. C'est donc un grand merci aux fans et aussi, c'est toujours bon de savoir que nous embarquons sans cesse de nouvelles générations de fans. Il y a plein de jeunes de 12, 14 et 18 ans qui viennent de découvrir la saison 1 et qui la regardent avec les membres de leur famille qui ont 60 ou 70 ans. Nous avons de nouveaux fans tout le temps, et c'est vraiment excitant de voir que cette série a autant de vies, et c'est vraiment cool de savoir qu'elle ne se termine pas. Elle renaît tous les jours, donc je fais toujours partie du voyage. Cette étape est terminée, donc juste une immense gratitude. Gratitude et excitation. source

Comment votre décision a-t-elle été accueillie par Krista et Shonda, qui a déclaré qu'écrire pour vous était un "honneur" pour elle ?
Ça a été une décision naturelle et collective ; je n'ai pas eu à en parler à qui que ce soit. C'est quelque chose que nous avons découvert et compris et nous avons essayé de l'honorer et de le faire correctement. Ça a été un travail d'équipe tout au long du processus. On n’a pas eu l'impression que l'un venait vers l'autre et que le résultat était prédéterminé. On a écrit quelque chose ensemble et voilà.

Et la réaction d'Ellen ?
Ça a été très émouvant. Notre dernière scène ensemble a été très émouvante, autant pour Jesse et Ellen que pour Jackson et Meredith. C'est ma pote et c'est une nouvelle facette pour nous deux. Je n'ai pas toujours été une personne émotionnellement disponible et cette expérience a été de plus en plus émotionnelle.

Dans quelle mesure avez-vous été impliqué dans la fin de l'histoire de Jackson, en particulier dans le retour de Sarah Drew ?
J'ai été très impliqué et très heureux de pouvoir passer du temps avec elle à la fin. Je l'adore et nous avons beaucoup collaboré dans le monde de "Japril". Nous avons mis la main à la pâte et nous nous sommes assurés que le travail était fidèle aux personnages et désintéressé. Les années ont passé et nous sommes retombés dedans. C'était vraiment spécial et je ne peux pas imaginer le faire d'une autre manière.

L'adieu de Jackson a coïncidé avec celui de Koracick incarné par Greg Germann. C'est quelque chose dont vous avez discuté tous les deux ?
Ça a été une surprise totale pour moi. Greg est génial. Et je le lui ai dit, mais depuis qu'il a rejoint la série, tous les acteurs sont d’accord pour dire à quel point il est agréable à côtoyer. Il est très intelligent dans sa façon de jouer et il a la classe hors caméra. Je suis heureux d'avoir eu l'occasion de travailler avec lui et d'apprendre de lui pendant cette courte période. C'est une façon assez noble de partir.

L'épisode comportait également de nombreux flashbacks poignants sur des moments de la carrière de Jackson. Lorsque vous repensez à votre passage dans Grey's, qu'êtes-vous personnellement le plus fier d'avoir accompli ?
Quand je vois comment les fans m'ont approché et le respect qui a été gagné pour un chirurgien de couleur qui n'entre dans aucune case, qui lutte, qui est nuancé et vulnérable, qui fait des erreurs, qui est faillible, qui a besoin de mûrir et qui est capable de trouver ses faiblesses et de les partager, c'est vraiment humain. Les gens s'attachent à son parcours. Il ne s'agit pas seulement d'un médecin métis dans un univers alternatif ; c'est notre univers. Que fait-il quand il rentre chez lui ? Quels sont les obstacles qu'il a rencontrés ? Et comment se sent-on lorsqu'on est confronté à un conflit d'intérêts avec un policier qui a tiré sur un enfant et qu'on doit l'opérer ? Qu'est-ce qui est difficile et menaçant dans cette situation ? Qu'est-ce que cela fait d'être dans une relation ratée ou de perdre un enfant, mais aussi de venir travailler tous les jours et de faire face à la personne avec laquelle vous avez l'impression d'avoir échoué et de vous être battu ? Je suis vraiment fier de pouvoir humaniser des choses qui sont toujours projetées comme étant si polarisées et lointaines dans notre société. La façon dont il s'en est sorti dans les deux derniers épisodes, ce sont des sujets vraiment polarisants : le racisme, la brutalité policière, l'inégalité raciale en médecine, la discrimination... ce sont des choses à propos desquelles les gens font l'autruche, qu’ils nient et discutent et qui ont été des punching-balls politiques. Et ce personnage et son parcours ont touché des gens de tous horizons. Ce que Shonda a créé avec Grey's, c'est une vision pionnière des personnages qui sont humains et pas seulement des Noirs. C'est une personne qui a de l'amour, une enfance, une relation et il est tellement plus difficile de stéréotyper et d'écarter des personnes réelles auxquelles on peut s'identifier et qu'on a l'impression de connaître. C'est un beau bateau et je suis honoré et fier de l'impact que nous avons eu dans le monde entier. Les gens se voient ou voient leurs proches ou les conversations qu'ils ont peur d'avoir à l'écran. Et ça, c'est pour toujours.

Qu'est-ce qui vous attend, après Grey's ?
Broadway, bébé ! Je joue le rôle principal d’une pièce. J'ai signé pour quelques films, je présente deux séries en cours de développement et je travaille sur une réalisation. Je viens de réaliser un épisode de Rebel, la série de Vernoff. J'ai des projets d'entreprise et je suis toujours en train de proposer de nouveaux produits technologiques et des jeux. Et je suis en train de lancer une plateforme éducative appelée Assemble pour la communauté BIPOC qui rassemble les meilleurs enseignants du pays. Je suis toujours occupé en termes de justice sociale, d'entrepreneuriat, de diversité, de réalisation, d'interprétation et de production.

Vous avez fait vos débuts de réalisateur dans Grey's Anatomy. Après que Giacomo Gianniotti soit revenu pour réaliser un épisode après que son personnage ait été tué, reviendrez-vous pour réaliser n épisode ? Ou apparaître à l'écran dans le final de la série, quel qu'il soit ?
Je suis ouvert à l'idée de revenir et de réaliser et peut-être d'apparaître à nouveau devant la caméra, c'est tout à fait possible. J'adore collaborer avec ces gens et je suis ouvert à toutes les idées et à la façon dont elles prennent forme.

Avez-vous gardé quelque chose du plateau ?
J'ai reçu un tas de choses incroyables de la part des acteurs et de l'équipe, tout le monde a écrit des lettres. J'ai reçu une magnifique boîte de lettres et de souvenirs qui contenait ma blouse d'origine, mon stéthoscope, ma carte d'identité et tous les éléments de l’univers de Jackson Avery. C'était vraiment émouvant et sincère. J'aime vraiment ces gens.

Pour terminer, Sarah Drew a dit qu'elle avait décidé que Jackson et April allaient finir ensemble. Quelle est votre position sur le sujet ?
J'adore ça et je pense que c'est totalement logique que ce soit possible. Ils sont la "personne" de l'autre. Personne ne le connaît, ne l'aime, ne le respecte, n'a vu le pire et n'est capable de le comprendre comme April. Ils continueront, au minimum, à être de très bons amis mais, oui, je pense qu'il est très probable qu'ils partent au soleil couchant vers Boston et un nouvel endroit ensemble et qu'ils élèvent leur enfant ensemble. Ils vont se retrouver sur un plan romantique, et c'est totalement possible. C'est ce que les fans veulent et nous essayons de leur donner autant que possible. source