The Hollywood Reporter a interrogé Ellen Pompeo, Jerrika Hinton, Kelly McCreary et Martin Henderson pour savoir quelle est, selon eux, la clé du succès persistant de la série médicale de Shonda Rhimes.

C’est difficile d’imaginer que cela fait un an que Grey’s Anatomy a dit adieu de façon choquante à son héros principal, Derek "McDreamy" Shepherd, interprété par Patrick Dempsey. Dans l’épisode 21 de la saison 11, Derek était tué dans un accident de voiture alors que Dempsey avait encore une année à honorer sur son contrat de deux ans.  

Mais un an plus tard, alors que Grey’s se prépare pour son 21^e épisode de la saison 12, la série est sur le point de terminer la saison 2015-2016 comme la série dramatique n°1 d’ABC sur le public cible des 18-49 ans et une des cinq meilleures séries dramatiques toutes chaines confondues.

La nouvelle représente plutôt un exploit pour une série dans sa 12^e saison, compte tenu du fait que des fans, en colère après le départ stupéfiant de Dempsey, avaient affirmé en masse qu'ils abandonneraient la série médicale de Shondaland. Un sondage fait par The Hollywood Reporter au lendemain du dernier épisode de Dempsey avait révélé que 65% des votants avaient dit qu'ils en avaient fini de regarder.

Alors, qu’est-ce qu’il y a derrière la puissance persistante de Grey 's Anatomy?

"Je pense vraiment que le changement est ce qui maintient la série en mouvement," a déclaré Ellen Pompeo lors d'une récente visite sur le plateau. "Le public veut voir à quoi la série ressemble sans Derek. Ils sont curieux. Comment pouvons-nous continuer ? Ils sont aussi curieux que nous le sommes, que les scénaristes le sont. Nous découvrons tout cela ensemble. Je pense que les gens regardent par curiosité, et je crois qu'ils aiment les personnages."

Une partie de la croissance est due, selon Pompeo et de sa partenaire Jerrika Hinton, au fait que près de 250 épisodes sont disponibles sur Netflix. "L’âge de notre public ne cesse de s’élargir" dit Hinton. "Nous avons des adolescentes qui sont incroyablement obsédées par la série, qui l'ont découverte parce que des gens de leur famille la regardent. Et elles s’approprient la série, et elles la découvrent à travers Netflix."

Autre élément-clé, selon Pompeo, c’est le fait "remarquable" que le pilote de 2005 tient toujours le coup 12 ans plus tard. "C'est un témoignage de la bonne vision des choses de Shonda Rhimes dès le début", dit l’actrice qui souligne que les nouveaux téléspectateurs regardent les nouveaux épisodes lors de leur diffusion et qu’ils se tournent vers Netflix pour être plus impliqués dans les expériences des acteurs originaux qui restent, Ellen Pompeo, Justin Chambers, Chandra Wilson et James Pickens Jr.

Grâce à bon nombre de ses morts choquantes (RIP George O'Malley, Mark Sloan et Lexie Grey), Grey’s est également devenue une experte pour se réinventer avec de nouveaux personnages – y compris les chouchous des fans comme Jesse Williams, Sarah Drew, Camilla Luddington, JerrikaHinton et, plus récemment, Kelly McCreary et Martin Henderson, qui est heureux de s’accorder le mérite d’avoir fidélisé le public de la série. "Evidemment que c’est moi ! Faites le calcul !" dit-il avec un gros rire.

Pour sa part, McCreary pense qu'il y a quelque chose de spécial dans le retour, en saison 12, dans la maison de la défunte mère de Meredith, Ellis Grey. Après la mort de Derek, Meredith a vendu la maison que Derek avait bâtie pour le couple et elle est revenue dans la maison qu'elle a héritée de sa mère, qui a eu de l’importance dans les premières saisons de la série (et où de nombreux personnages ont vécu au moins temporairement). "Passer du temps en tant que groupe, créer des liens et apprendre à se connaître sous le toit de la maison d'Ellis a vraiment eu un impact viscéral sur notre public", dit McCreary. "C’est très familier, beaucoup de souvenirs importants sur ces personnages ont été créés dans cet endroit et avoir les sœurs Meredith, Maggie et Amelia qui vivent ensemble et qui se disputent dans cet endroit nous permet de montrer qui est Meredith sans Derek, d'une manière différente. Nous avons pu voir un autre aspect de Maggie et Amelia évoluer avec tous les changements de sa relation avec Owen. Je pense que c'est une grande partie du succès."

Hinton, quant à elle, voit également la série comme une bonne fenêtre sur certains des éléments les plus dramatiques de l'humanité. "Shondaland est vraiment douée pour explorer la complexité de l'humanité, et c’est attrayant pour les gens. Ce n’est pas seulement pour des raisons d'évasion, mais aussi parce que cela reflète nos propres faces cachées et vous pouvez apprendre beaucoup en voyant comment les gens gèrent ce genre de choses. Par-dessus tout, c’est magique. Peut-être que vous ne pouvez pas l'expliquer parce que si vous pouviez le faire, il y aurait une douzaine de personnes pour le faire, mais il n'y en a pas."

Quant à l'avenir de la série - Grey 's Anatomy est déjà renouvelée pour la saison 13 - Pompeo reste humble lorsqu'on lui demande s'il y a eu des discussions concernant la possibilité de battre Urgences en tant que plus longue série médicale à la télévision. "Nous ne sommes pas là pour le record" dit-elle, en choisissant de rester muette sur le statut de son contrat. "Nous voulons garder la qualité de la série aussi bonne qu'elle peut l'être. Quand on a l’impression que ça ne peut plus continuer, surtout avec des chiffres aussi élevés, la chaine ne veut pas entendre parler de la fin pour le moment. Je pense que c'est présomptueux de dire que nous voulons durer 15 saisons, comme Urgences. Le public peut laisser tomber à tout moment. Nous ne pouvons pas considérer comme acquis le fait qu'ils vont rester avec nous aussi longtemps que nous faisons la série. Je ne pense pas que ce soit vrai. Même si c’est vrai, je ne pense pas qu’on doit penser de cette façon. J'apprécie chaque saison comme elle vient et ce que nous avons et je m’en tiens à ça." source