Sara Ramirez a accordé une interview au Huffington Post. En voila la traduction.

Cela fait un bon moment que vous êtes dans Grey’s Anatomy. Pensez-vous que vous pourriez donner un coup de main dans un hôpital s’ils étaient à court de personnel ?
(rires) Non ! Je pourrais peut-être faire semblant, si j’arrivais à me souvenir de quelques termes et à cracher quelques mots sophistiqués du jargon médical. J’étais bel et bien assise ici, à essayer de me souvenir de ce que j’ai dit au boulot aujourd’hui. J’aime regarder sur Google les trucs dont je parle, comme ça j’ai un peu l’impression de savoir ce que je dis, et je m’en rappelle pour la scène et après, quelque chose se produit qui fait que votre cerveau met tout ça à la poubelle.

Ça doit être super d’avoir un travail sûr.
Ça l’est. C’est régulier. C’est un travail certain, mois après mois, sur lequel vous pouvez compter. J’ai sans aucun doute un sentiment de stabilité et je me sens vraiment chanceuse parce que c’est rare qu’une série dure aussi longtemps.

Quelle émission est votre plaisir coupable ?
J’avais l’habitude de regarder "The Bachelor" mais ça ne m’intéresse plus maintenant. Les téléréalités vont de pire en pire. Elles sont incontrôlables et sont dépassées depuis un moment.

Aimez-vous que tous les deux ans, il y ait un article sur les actrices Latina qui montent ?
Oui, c’est comme s’ils continuaient à soulever la même pierre. Ecoutez, je veux m’exprimer prudemment parce que je ne veux pas peiner des gens, car l’identité culturelle est un sujet très sensible dans ce pays. Mais je suis citoyenne américaine et oui, je suis mexicaine et irlandaise. Est-ce que ça veut dire qu’à chaque fois qu’ils vont parler des actrices irlandaises, mon nom va sortir ? Non. Mais quand ils parlent des actrices Latina, vous êtes sûr que je vais être dedans. Je suis fière de mon héritage – ne vous méprenez pas – mais à partir d’un moment, ça devient un peu décevant. Je crois que ça devient une mode de célébrer les gens encore et encore. Je suis totalement reconnaissante et heureuse pour l’attention et la reconnaissance que j’ai reçues pour avoir joué les rôles que j’ai joués. Je suis très fière de mon héritage. Mais j’ai l’impression que nous perdons de vue ce qui devrait être vraiment célébré, à savoir que nous avons tellement de belles opportunités dans ce pays et qu’il y a donc beaucoup plus de personnes que nous ne voyons pas. Il y a plein d’actrices Latina dont personne n’a jamais entendu parler… Certaines sont vraiment brunes. Certaines sont plus claires et certaines ont le type caucasien, mais c’est comme si nous voulions seulement identifier un certain genre de look et le célébrer en prétendant que c’est une "actrice Latina".

Et il y le stéréotype qui entoure les "plantureuses" actrices Latina.
Je pense que nous nous faisons un petit peu rattraper par ces stéréotypes. J’en ai même fait partie moi-même. J’ai moi-même célébré les courbes. Je ne pense pas que ça soit mal. Je pense que le problème, c’est d’étiqueter les gens pour qu’ils représentent une seule chose et une fois que vous êtes identifié à cette chose, vous le restez pour toujours. Quand j’ai perdu du poids, certaines fans étaient bouleversées parce qu’elles voulaient que je reste ronde. Mais mon amour-propre personnel et mon régime ont un rapport avec ma santé et ma longévité, alors si je fais le choix de m’occuper de moi et que le résultat, c’est que je perde du poids, c’est décevant qu’il puisse y avoir quelques représailles. Mais je comprends qu’il y ait une adolescente, quelque part en Amérique, qui se sente mal dans sa peau parce qu’elle a des courbes. Alors, elle voit une femme qui a des courbes, qui joue un médecin - un médecin intelligent à la télévision, qui a des défauts, qui est adorable et qui traverse sa vie comme n’importe qui d’autre – et l’adolescente s’identifie à elle et se sent mieux dans sa peau. Il y a un côté positif là dedans aussi. Source