• Les femmes de pouvoir de Greys

    Le magazine Variety a consacré un article à Grey’s Anatomy, intitulé "Comment Greys Anatomy a révolutionné la pop culture et pourquoi ce n’est pas terminé". Pour ce faire, l’auteur a interviewé les femmes les plus importantes de la série, Ellen Pompeo, Chandra Wilson, Krista Vernoff et Debbie Allen.

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    Elle pourrait changer d'avis ; elle l'a assurément déjà fait avant. Mais au milieu d'une interview, Ellen Pompeo lâche avec désinvolture la bombe : après plus de 360 épisodes, la 17e saison de Grey's Anatomy pourrait bien être la dernière. "On ne sait pas encore quand la série va vraiment se terminer", dit-elle en répondant à une question qui ne concernait pas du tout le moment où la série pourrait se terminer. "Mais la vérité, c’est que cette année pourrait être la dernière."

    Pompeo joue le rôle de Meredith Grey - la chirurgienne superstar autour de laquelle tourne Grey's Anatomy - depuis le début. La série, créée par Shonda Rhimes, a été présentée pour la première fois sur ABC le 27 mars 2005 et est devenue un succès immédiat et tapageur. Depuis, pendant une période remarquablement longue à Hollywood, la série a été parmi les plus populaires à la télévision, même si le paysage télévisuel a changé de manière sismique. Au plus fort de la saison 2, elle a attiré une audience moyenne de 20 millions de téléspectateurs. Et toutes ces années plus tard - dans un univers télévisuel désormais divisé en plus de 500 émissions scénarisées - Grey's se classe comme la série dramatique n°1 chez les 18 à 34 ans et n°2 chez les adultes de 18 à 49 ans. En termes de visionnage en différé et sur toutes les plateformes, la saison 16 a attiré en moyenne 15 millions de téléspectateurs.

    Il est frappant de constater que la technologie est telle que les adolescents qui sont nés au début de la série, et qui ont plus tard bingé Grey's sur Netflix, regardent les nouveaux épisodes en direct avec leurs parents. La série a donné naissance à deux spinoffs qui ont connu le succès sur ABC, Private Practice (qui a été diffusée de 2007 à 2013) et Station 19 (qui entamera sa quatrième saison cet automne). Grey's Anatomy a été diffusée dans plus de 200 territoires à travers le monde, traduite dans plus de 60 langues et a catapulté la carrière d'artistes musicaux - d'Ingrid Michaelson et Snow Patrol à Tegan et Sara et the Fray - dont les chansons sont jouées pendant des scènes émotionnelles importantes.

    Dans son succès explosif du début, Grey's Anatomy a été une force séditieuse dans la culture populaire. Le cast de la saison 1 mettait en scène trois acteurs noirs - Chandra Wilson, James Pickens Jr. et Isaiah Washington dans le rôle de médecins qui avaient une position de pouvoir à l'hôpital de Seattle où se déroule la série, et Sandra Oh jouait l'ambitieuse interne Cristina Yang, qui allait devenir la meilleure amie de Meredith. Pour les personnages féminins, l'approche du sexe de Grey’s est provocante et joyeuse, à commencer par le pilote avec le coup d'un soir de Meredith avec Derek (Patrick Dempsey), qui s'est avéré être un de ses patrons.

    Rhimes a présenté ces images au monde entier comme si elles n'étaient rien de grave, alors qu'en fait, rien de semblable n'avait jamais été montré sur une grande chaine nationale. Krista Vernoff est la showrunner de Grey's Anatomy depuis la saison 14, désignée par Rhimes, et elle a été la scénariste principale des sept premières saisons. Elle se souvient du moment où elle a réalisé à quel point Grey's était une série médicale radicale - une série médicale entièrement dirigée par ses personnages plutôt que par leurs opérations - en regardant un épisode au début de la saison 1. "Mon corps tout entier frissonnait", se souvient-elle. "Je me suis dit : 'Oh, on pensait faire une petite série médicale, et on est en train de faire une révolution'".

    Pourtant, personne ne s'attendait à ce que Grey's Anatomy devienne la plus longue série médicale de l'histoire de la télévision diffusée aux heures de grande écoute, devançant "MASH" et "Urgences", qui détenait le record jusqu’alors. Depuis 2005, Grey's a inspiré d'innombrables femmes à devenir médecins et, au fil du temps, sa description de la maladie a même sauvé quelques vies. La série est restée populaire pendant trois présidences, la Grande Récession, les changements tectoniques dans la façon dont les gens regardent la télévision et deux reconnaissances culturelles - l'une féministe, l'autre antiraciste - qui montrent à quel point Grey's Anatomy a toujours été en avance sur son temps.

    Et ce n’est pas encore fini. Lors du premier épisode de la saison 17, le 12 novembre, Grey's Anatomy abordera le sujet du coronavirus tel que vécu par les médecins du Grey Sloan Memorial, le tout tourné en respectant les protocoles stricts de COVID-19. La saison est consacrée aux travailleurs de première ligne. Et Pompeo, une productrice de Grey's, dont le personnage a retiré une bombe du corps d'un patient, s'est retrouvée dans un accident d'avion, est devenu veuve après la mort de Derek dans un accident de voiture, a été battue presque à mort par un patient et, dans un autre incident, est en fait morte brièvement après un accident de ferry - a l'intention de faire de la série un nouveau sommet. "Je me bats constamment pour que toute la série soit aussi bonne que possible. En tant que productrice, j'ai l'impression d’être autorisée à le faire", dit Pompeo. "Pour le moment, c'est la dernière année de mon contrat. Je ne sais pas si c'est la dernière année. Mais ça pourrait très bien l'être".

    Pompeo a fait preuve d'une transparence rafraîchissante au sujet de son combat pour devenir l'actrice la mieux payée de la télévision, après avoir expliqué en détail il y a quelques années comment elle a négocié un salaire de plus de 20 millions de dollars par an. Elle sait aussi clairement ce qu'elle fait de ces déclarations franches. Alors qu’elle rit au téléphone depuis sa voiture, elle dit en criant presque : "Voilà votre petite phrase ! Voilà votre pute à clic ! ABC est au téléphone !"

    L'équipe de Grey's Anatomy - dirigée par Rhimes et la productrice exécutive Betsy Beers - a créé la première saison dans le vide, car la série n'avait pas de date de diffusion. La saison 2004-2005 a été une année où ABC a renoué avec le succès, car Desperate Housewives et Lost, qui ont tous deux débuté en automne, sont devenus des phénomènes - non seulement des succès d'audience, mais aussi des événements controversés.

    Mais avec Grey's, Rhimes s’est fait remarquer à mort par le président de la chaine, Steve McPherson. Selon Vernoff, McPherson - qui a démissionné en 2010 à cause d'allégations de harcèlement sexuel - a fait obstruction avec "des pressions à chaque étape", tandis que Suzanne Patmore Gibbs, alors directrice de la fiction chez ABC, se battait pour la série. Vernoff était proche de Patmore Gibbs, morte en 2018, qui lui a parlé de ses conflits avec McPherson. "Il n'a tout simplement pas compris la série, il n'a pas aimé", poursuit Vernoff. "Je vais parler franchement, je ne pense pas qu'il aimait que les femmes ambitieuses aient des relations sexuelles sans vergogne."

    Chandra Wilson, quand elle a été engagée pour jouer le rôle de Miranda Bailey, était une actrice de théâtre à New York relativement nouvelle dans les séries télévisées. Mais elle était bien consciente des problèmes de la chaîne. "On a fait une pause pendant les vacances de Noël, ce qui signifiait pour moi "Oh, on est au chômage". Pompeo était frustrée : "Une fois qu’on a finalement obtenu une date de diffusion, deux semaines avant cette date, ils ont voulu changer le titre de la série en "Complications".

    Dans un courriel adressé à Variety, McPherson a contesté ces affirmations, disant : "J'ai conclu le premier contrat avec Shonda. J'ai développé Grey's Anatomy au studio. J’ai décidé de la diffuser sur ABC." Il a fait l'éloge de Patmore Gibbs, et a ajouté : "Si ce n’est pour me diffamer encore et encore, je ne sais pas quoi dire si ce n'est que c’est triste que quelqu'un ressente le besoin de répandre des mensonges à mon sujet."

    Pourtant, la confiance dans la série était si faible que les scénaristes ont été priés de vider leurs bureaux à la fin de la saison. Mais pour Vernoff, qui a tout de suite accroché avec Rhimes, les premiers épisodes ont été "comme un travail d'amour". Et la bataille en valait la peine. "On s’est battue pour que Meredith et Bailey aient le droit d'être des êtres humains à part entière, avec une vie sexuelle, et non pas une idée de ce qui était apprécié sur une grande chaine de télévision ", dit Vernoff. "On n’était peut-être pas sympathique, mais maintenant on est une icône."

    En ce qui concerne la médecine, les cas étaient souvent exagérés. "Tous les genres d'accidents dingues qui avaient déjà causé des dommages terribles à un être humain, c'était notre devoir le soir", dit Vernoff. Il appartenait à Zoanne Clack, médecin urgentiste devenue scénariste, d'en être la représentante auprès des scénaristes. Elle a commencé comme seul médecin de l'équipe pendant la première saison, et elle est maintenant productrice exécutive. "Ce qui était intéressant, c'est que les scénaristes n'ont pas de limites parce qu'ils ne connaissent pas les règles, alors ils sont venus avec tous ces scénarios, et ma première pensée a été : ‘Pas question !’" dit Clack. "Je devais y réfléchir et me demander : ‘Mais est-ce possible ?’"

    Lorsque la série a finalement été diffusée pour la première fois - un dimanche soir après Desperate Housewives - avec d’énormes chiffres d’audience, ce fut un choc pour les acteurs et l'équipe, étant donné qu'ils avaient tourné la première saison sous de mauvais auspices, dit Pompeo, ajoutant : "Donc le fait que les chiffres aient été aussi énormes à la première diffusion, ça a été un grand fuck pour McPherson !"

    La saison 2 étant désormais acquise, tout a changé, dit Vernoff : " Ça a été comme un ouragan, et tout le monde a simplement essayé de tenir le coup." Ils avaient réalisé 13 épisodes pour la saison 1, en ont diffusé neuf et ont tenu les quatre derniers pour la saison 2 - Meredith découvrant que Derek était en fait marié (à Addison, jouée par Kate Walsh) a paru être un final parfait. Mais au retour des scénaristes, dit Vernoff, le sentiment était "Bon sang ! Il faut faire 22 épisodes."

    Tout le cast - pour la plupart des acteurs inconnus comme Katherine Heigl, T.R. Knight et Justin Chambers - est devenu célèbre du jour au lendemain. Pour Wilson, dont Bailey était le professeur sévère que les internes appelaient "le nazi", c'était une nouvelle expérience. "Les gens avaient peur de me parler, au magasin ou chez target - les gens me laissaient tout simplement tranquille", dit-elle. "Je me disais, ‘Qu’est-ce qui se passe ?’". Selon Vernoff, "les paparazzi suivaient le cast au travail - c'était dingue".

    Le milieu et la fin des années 2000 ont été l'apogée des magazines à potins tels que Us Weekly (et ses imitateurs), ainsi que la création de TMZ et du site de Perez Hilton en tant que sources d'information et de promotion des célébrités qui ont alimenté (et souillé) le complexe célébrité-industrie. Le cast de Grey's Anatomy était clairement dans la ligne de mire de ces nouvelles forces, souvent toxiques, dans les médias. Selon Pompeo, le cast était tellement talentueux que "tout cela en valait la peine" - mais oui, la transition vers la célébrité a été difficile pour le groupe : "A l'époque, c'était juste une véritable combinaison d'épuisement, de stress et de drame. Des acteurs en compétition les uns avec les autres - et envieux".

    Heigl, Knight et Isaiah Washington se sont retrouvés régulièrement dans la presse, ce qui a donné à la série un air de scandale. Il semble maintenant inutile de revenir là-dessus ; vous pouvez regarder par vous-mêmes. Washington a été renvoyé en juin 2007. Knight et Heigl ont demandé à quitter la série avant terme, respectivement en saison 5 et 6.

    Vernoff et les autres scénaristes observaient la façon dont les problèmes se produisaient en interne. Ils ont dû faire face aux répercussions sur l'intrigue, comme lorsque Washington a été renvoyé au moment où Burke, son personnage, était sur le point d'épouser Cristina. "Quand on apprend qu'un acteur quitte la série, et que le scénario est un mariage..." dit Vernoff en riant. "Il y a eu beaucoup de drames à l'écran et hors caméra, et les jeunes ont fait l’expérience d’une gloire intense pour la première fois de leur vie", poursuit-elle. "Je pense que beaucoup de ces acteurs, s'ils pouvaient remonter le temps et parler aux jeunes qu’ils étaient alors, ce serait différent. Tout le monde a mûri, changé et évolué - mais c'était une période intense".

    Pompeo ne veut pas parler de ce qui s'est passé avec les différents acteurs de la série, parce que lorsqu'elle l'a fait dans le passé, "cela n'a pas été reçu comme je le voulais". Mais elle insiste sur la façon dont les séries télévisées sont produites. "Personne ne devrait travailler 16 heures par jour, 10 mois par an, personne", dit-elle. "Et cela ne fait qu'épuiser les gens, les rend furieux, tristes, déprimés. C'est un modèle vraiment, vraiment malsain. Et j'espère qu'après le COVID, personne ne reviendra jamais à 24 ou 22 épisodes par saison. C'est pour ça que les gens tombent malades. C'est pourquoi les gens ont des dépressions. C'est pour ça que les acteurs se battent ! Vous voulez vous débarrasser de nombreux mauvais comportements ? Laissez les gens rentrer chez eux pour dormir."

    Debbie Allen sera finalement le sauveur de Pompeo à cet égard, mais cela ne se fera pas avant des années. Actrice et danseuse, elle a commencé sa carrière de réalisatrice lorsqu'elle a participé à la série Fame dans les années 1980, une "progression naturelle" car, dit-elle, "j'étais chargée des numéros musicaux, et beaucoup de réalisateurs ne savaient pas vraiment comment les filmer". Elle est ensuite devenue une réalisatrice et une productrice prolifique. Fan de Grey's Anatomy, elle voulait travailler sur la série, et en saison 6, elle a été engagée pour la réalisation. Pour s'y préparer, Allen a observé Chandra Wilson, qui avait été sollicitée par le producteur-réalisateur exécutif Rob Corn pour faire de la réalisation. ("Il est venu me voir et m'a dit : 'Tu devrais réaliser'", dit Wilson, qui a maintenant réalisé 21 épisodes. Et j'ai dit ‘OK’". Parce que je ne savais pas quoi dire d'autre.")

    La réalisation de cet épisode de la sixième saison a conduit à la relation fructueuse d'Allen avec Grey's. Dans la huitième saison, Rhimes a engagé Allen pour jouer le rôle de Catherine, une star de la chirurgie, un amour pour Richard Webber et la mère de Jackson Avery. En 2015, elle est devenue la directrice/productrice de la série. Sa tâche consistait à engager tous les réalisateurs, à donner son avis sur les scénarios et le cast et, comme elle le dit, à "veiller à ce que les gens se sentent bien dans leur peau". Plusieurs années avant que le mouvement #MeToo ne donne lieu à des appels à des changements systémiques à Hollywood, elle s'était fixé comme objectif d'engager 50 % de femmes réalisatrices. Elle a également augmenté le nombre d'hommes noirs qui ont réalisé Grey's au cours de sa première saison en tant que productrice, parmi lesquels Denzel Washington. (Lorsqu'elle lui a proposé le projet, raconte-t-elle, il lui a dit : ‘Je vais dire oui, Debbie Allen’").

    Pompeo et Allen sont proches. Allen a commencé son nouveau rôle l'année suivant le départ de Dempsey, "à un moment où nous étions vraiment brisés", dit Pompeo. "Et beaucoup de nos problèmes étaient perpétués par une mauvaise gestion masculine. Debbie est arrivée à un moment où nous avions vraiment, vraiment besoin d'une bouffée d'air frais, et d'une nouvelle énergie positive". Pompeo continue en riant : "Debbie a vraiment apporté un état d’esprit que nous n'avions jamais vu. On n’avait jamais vu d'optimisme ! On n’avait jamais vu de célébration. On n’avait jamais vu de joie !" Selon elle, Allen a commencé à plaider pour qu'elle ait des horaires plus humains : congé tous les vendredis (Pompeo : "Et je me suis dit, 'Quoi ? Quoi ? Congé tous les vendredis ?") - et pour que le tournage soit de 12 heures maximum par jour, et idéalement pas plus de 10 heures (Pompeo : "Et j’ai pensé, j'aime cette femme."). Allen parle avec affection de son lien avec Pompeo. "Venant de Boston, elle est tellement terre à terre et tellement vraie que vous ne le savez peut-être pas. Il y a une fraternité entre. Et elle fait partie de notre tribu."

    Allen est un membre clé du groupe de têtes pensantes de Grey's Anatomy depuis la saison 12, et deux saisons plus tard, Vernoff est revenue pour diriger la série. Elle est partie à la fin de la saison 7, a été consultante sur Private Practice pendant quelques années, puis est allée travailler pour Shameless, sur Showtim,e pendant cinq saisons. Son contrat arrivant à échéance, Rhimes l’a invitée à déjeuner pour lui dire qu'elle voulait qu'elle prenne la relève. J"'ai eu l'impression qu'elle me disait : ‘Hé, notre enfant a besoin de toi’", dit Vernoff.

    Avant d'accepter l'offre, Vernoff a dû rattraper son retard sur les épisodes. Elle avait toujours écrit Grey's" comme une comédie romantique, et ce qu'elle a vu à l'écran pendant qu’elle bingeait les épisodes était sombre comme l'enfer - surtout après la mort de Derek. "Si la série que vous êtes en train de réaliser est celle que vous voulez pour Grey's Anatomy, alors, je ne suis pas la bonne scénariste pour cette série" se souvient-elle avoir dit à Rhimes. Mais celle-ci a insisté, en disant qu'il était temps de changer après la période de deuil de Derek.

    Vanessa Delgado, qui a débuté comme stagiaire en production au cours de la septième saison et qui a gravi les échelons jusqu'à devenir monteuse principale et coproductrice, explique que la trajectoire de la série a changé lorsque Vernoff est revenue : "Ça a été un retour au ton original et plus osé de Grey's. On a complètement changé la musique", dit-elle. "Le dialogue était plus léger et plus amusant, et on s’est amusé à nouveau."

    Cette légèreté sera difficile à maintenir cette année, bien sûr, quand, comme le dit Allen, "le COVID est n°1 sur la feuille de route pour le moment." Vernoff s'est d'abord demandé si Grey's devait ignorer le coronavirus, pensant que le public regardait la série "pour avoir du soulagement". Mais les médecins qui font partie des scénaristes l'ont convaincue que ce n'était pas le moment de s'évader, en lui disant : "C'est la plus grande histoire médicale de notre vie, et elle est en train de changer la médecine pour toujours". Lorsque des médecins et des infirmières sont venus leur parler cette saison, Vernoff a déclaré : "C'étaient des êtres humains différents de ceux avec qui nous avions parlé les autres années. Et je veux honorer cela, dans le ton de la série. Je veux juste inspirer les gens pour qu’ils prennent soin les uns des autres".

    Pompeo, qui n'hésite pas à formuler des critiques, semble positivement enthousiaste : "Je vais dire à propos de l'épisode pilote de cette saison - ma fille, tiens bon. Personne ne pensait qu’on pouvait continuer la série, mais on l’a fait. Tenez bon. C'est tout ce qu’on va dire à ce sujet !"

    Pompeo a encore quelques mois avant de décider si elle veut continuer - et comme Rhimes et ABC l'ont clairement indiqué ces dernières années, la série se terminera probablement quand elle partira. "Je ne prends pas cette décision à la légère", dit-elle. "Nous employons beaucoup de personnes et nous avons une énorme plateforme. Et j'en suis très reconnaissante. Vous savez, j'évalue juste de façon créative ce qu’on peut faire. Je suis vraiment, vraiment, vraiment excitée par cette saison. Ce sera probablement l'une de nos meilleures saisons. Et je sais que cela semble fou à dire, mais c'est vraiment vrai."

    Vernoff ne s'inquiète pas de l'assèchement du puits créatif. "On a passé tellement de fins potentielles dans Grey's Anatomy que je suppose toujours que la série peut durer éternellement", dit-elle.

    Et Wilson sait à quel point Grey's est important pour son public, dans la mesure où les personnages sont devenus en gros des personnes qui "vivent dans leur maison". Etant l'un des trois seuls acteurs qui ont joué dans Grey's depuis le début - l'autre est James Pickens Jr - Wilson y restera jusqu'à la fin : "Dans mon esprit, Bailey est là jusqu'à ce que les portes se ferment, que l'hôpital brûle, que la dernière chose se passe dans Grey's Anatomy. C'est toute l’histoire de Bailey."

    Peu importe quand la série se terminera, une partie de son héritage concernera les talents qu'il a lancé dans le monde, à commencer par Rhimes, qui sortira bientôt ses premières séries pour Netflix, après que sa compagnie, Shondaland, ait conclu un accord lucratif avec la plateforme de streaming en 2017. Mais il s'agira aussi des personnages de Grey's Anatomy - pour la plupart des femmes et des gens de couleur - qui tentent de rendre le monde meilleur en trouvant l'amitié, l'amour et la communauté.

    "La série, dans son essence même, rassemble les gens", dit Pompeo. "Et le fait que les gens puissent se réunir pour la regarder, et penser à des choses auxquelles ils n'auraient pas pensé normalement, ou voir des choses normalisées et humanisées comme beaucoup de gens ont vraiment besoin de les voir, cela contribue à faire de vous un meilleur être humain. Si cette série a aidé quelqu'un à devenir un meilleur être humain, alors c'est ça, l'héritage que j'aimerais voir". source

    Traduction de la vidéo

    EP: On a plus de chance que certains acteurs : non seulement l'équipe technique porte un équipement complet de protection, mais nous aussi parce qu’on incarne des médecins, donc une fois de plus, on est vraiment dans une incroyable situation, comme toujours avec cette série, d'une façon ou d'une autre.

    CW: Et je trouve aussi qu'en tant que société, on est très conscient qu’on doit prendre soin les uns des autres. C'est vraiment important pour nous tous afin que tout le monde puisse avoir un travail en ce moment. Non seulement, on joue des scènes qui ont été écrites pour qu’on reste en sécurité mais l’objectif de la production, c’est qu’on soit en sécurité ici comme chez nous.

    DA: On a engagé toutes nos doublures, tous nos figurants pour la saison. On est testé trois fois par semaine et on suit tous les protocoles, donc c'est très différent, mais on fait toujours du très bon travail. On doit juste s’adapter. L'univers change tout le temps, donc c'est un grand changement, mais on relève tous les défis et on est très confiant dans le fait qu’on finira notre saison dans les temps.

    KV: On était tous en pleine pandémie et, en général, Grey’s Anatomy est une sorte d'évasion. Je pense qu’on abesoin d'évasion. J'ai longuement expliqué pourquoi, puis j'ai dit : qui veut être courageux et me convaincre que j'ai tort. Il y avait trois médecins dans la pièce. Le COVID les a changés. Nasser Alizari, qui a travaillé avec des patients atteints de covid pendant tout ce temps, pendant que j'étais chez moi, a dit : cette pandémie va changer la médecine pour toujours. C'est la plus grande histoire médicale de notre vie et Grey’s est la plus grande série médicale et c'est dommage de ne pas raconter cette histoire. On le doit à la communauté médicale et aux personnel soignant de première ligne et j'ai dit OK. (Rires) La journée venait de commencer depuis 15 minutes et j’ai dit, OK, on va parler de la pandémie. Il y a 15 minutes, je me sentais bien, nous faisions la pandémie. Mais c'est mon travail de faire en sorte qu’on raconte des choses passionnantes, j'appelle ça des bonbons pour les fans. Des choses amusantes qui ne concernent pas seulement les équipements de protection et la pandémie et qui vous permettent de reprendre votre souffle et de rire. On a trouvé des moyens créatifs vraiment amusants de le faire.

    CW: Pour moi, le compliment, c’est qu’on puisse être l’anti-déprime pour des générations de gens qui ne peuvent pas regarder un seul épisode. Ils doivent binger la série et c'est la seule façon de regarder Grey's Anatomy maintenant et c'est assez incroyable de faire partie de ça.

     

     


  • Commentaires

    1
    Héloïse
    Jeudi 29 Octobre 2020 à 12:47

    Je ne crois plus du tout quand Ellen Pompeo dit (tous les 2 ans environ) que la saison en cours sera la dernière. Elle dit ça uniquement pour faire pression sur la chaine afin d'obtenir un salaire encore plus important lorsqu'elle devra renégocier son contrat. Elle n'a aucune autre proposition, je ne suis pas sûre que sa maison de production connait beaucoup de succès parce que j'usqu'à présent rien n'en est sorti, elle sait que sa carrière d'actrice sera terminée après Grey's, alors elle profite du filon tant qu'elle peut

    Aure chose, je continue à penser que la série a beaucoup perdu avec l'arrivée de Vernoff au commandement. Ok les audiences sont toujours très bonnes et il y a beaucoup de gens qui regardent la série sur Netflix, mais ça ne veut pas dire que c'est un gage de qualité. Il y a beaucoup de séries sur Netflix qui sont de vraies daubes. Je ne dis pas que Grey's en est une (quoique...) mais je veux dire qu'il ne faut pas automatiquement considérer ce public important comme la preuve que la série est ausis bonne, voire même meilleure, qu'avant. 

    Enfin, ils disent qu'ils ont changé de style de musique. Je trouve ça dommage. Il n'y a plus aucun morceau qui retient mon attention quand je regarde un épisode. Il n'y en a d'ailleurs plus aucun qui devient un succès comme avant. 

     

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